César 2023 : les pronostics et les coups de cœur de Première

le 24/02/2023 à 16:00 par La rédaction

Pronostics César 2023 — Haut et Court/ Les Films des Tournelles/ Les Films du Losange/ Pathé

Qui va succéder aux Illusions perdues de Xavier Giannoli, récompensé à sept reprises l’an passé ? La Nuit du 12 ? L'Innocent ? Suspense à tous les étages ou presque

Que nous réserve la cérémonie des César 2023 ? On peut parier que comme chaque année (et que comme ce fut déjà le cas lors de l’annonce des nominations), des voix regretteront l’absence au palmarès de tel ou telle ou le trophée remporté par celle-ci ou celui-là, il en va des César comme de la liste du sélectionneur français à la Coupe du monde de foot, chacun a son idée bien précise de qui devrait en être ou non. Pro Giroud/pro Benzema et pro La Nuit du 12/pro L’Innocent même combat ou presque au fond… Et c’est tant mieux pour la cérémonie car cela prouve que même si chaque année résonne l’air du c’était mieux avant et du à quoi à ça peut bien servir tout ça, elle garde son intérêt tout en avançant à petit pas vers son 50ème anniversaire. Et ce alors que, malgré une pléiade de jolis succès, l’absence de grands succès populaires promet encore une année pas simple en termes d’audience télé.

Et il se peut que les absents aient tort car côté suspense, après deux années où les succès d’Adieu les cons et Illusions perdues ne faisaient guère de doute, les jeux semblent particulièrement ouverts cette année. A l’exception de la catégorie « meilleur premier long métrage » dont on voit mal comment la statuette peut échapper au Saint Omer d’Alice Diop, bien malin celui qui peut deviner les vainqueurs d’une soirée où les duels seront légion.

Côté film et réalisation, le champion des nominations L’Innocent de Louis Garrel aura ainsi fort à faire face à La Nuit du 12 de Dominik Moll, les comédies ayant pour habitude de ne pas forcément sortir gagnantes dans ce genre de face à face. Côté film d’animation entre les nouvelles aventures d’Ernest et Célestine et l’hommage au travail de Gosciny et Sempé avec Le Petit Nicolas : Qu’est ce qu’on attend pour être heureux ?. Ou encore côté meilleur espoir féminin où le duel entre les deux partenaires du prochain Ozon, Mon crime, Nadia Tereszkiewicz (Les Amandiers) et Rebecca Marder (Une jeune fille qui va bien) pourrait être arbitré par Guslagie Malanda (Saint-Omer). Et côté révélations masculines où Bastien Bouillon (La Nuit du 12) n’a pas gagné d’avance face à Dimitri Doré, le héros de Bruno Reidal, à condition évidemment que les votants aient rattrapé le film de Vincent Leport, peu vu en salles.

L'INNOCENT DE LOUIS GARREL DOMINE LES NOMINATIONS AUX CESAR 2023

Pour les prix d’interprétation, par contre, deux figures se posent en grand favori. Chez les actrices, on voit mal ce qui pourrait empêcher Virginie Efira (qui quoi qu’il arrive montera sur la scène de l’Olympia remettre le César d’honneur à David Fincher) de l’emporter pour sa cinquième nomination dans cette catégorie. Son année d’exception (de Revoir Paris pour lequel elle est nommée aux Enfants des autres, le grand oublié des nominations), sa côte d’amour dans le métier laissent penser que ce 24 février sera son moment. Et côté acteur, on pourrait assister à un moment historique car jamais en 48 éditions, un comédien n’a remporté le César du meilleur acteur deux années consécutives. Malgré une concurrence redoutable (de Louis Garrel à Denis Ménochet que les votants pourraient tout autant être tentés de récompenser par procuration pour sa prestation dans As bestas que pour Peter von Kant, moins vu, pour lequel il est nommé), Benoît Magimel, lauréat l’an passé avec De son vivant, paraît en passe de réaliser cet exploit avec Pacifiction - Tourment sur les îles. Grâce à une interprétation dont on se demande encore comment elle a pu être snobée par le jury cannois présidé par Vincent Lindon alors que son deuxième prix d’interprétation sur place, 21 ans après celui pour La Pianiste, lui tendait les bras.

Mais pour les César, point de jury. Si doléance il y a, il faudra les adresser aux 4705 votants, dont on peut espérer qu’ils se mobilisent plus qu’au premier tour (32% d’abstention quand même !) et qui ont surtout une partie du sort de cette soirée entre leurs mains. Car par-delà les sketchs et les prestations des MC (ils seront neuf à se relayer cette année, de Jamel à Leïla Bekhti en passant par Jérôme Commandeur, Léa Drucker…) et le discours du Président de la soirée (Tahar Rahim), ce sont les moments d’émotion pure vécus par les lauréats et leur capacité à les partager spontanément avec la salle et à travers l’écran qui ont fait, font et feront l’histoire de la cérémonie. Rendez- vous vendredi soir sur Canal + en clair pour savoir lesquels resteront ou non gravés dans nos mémoires.

MEILLEUR FILM

Il va l’avoir : La Nuit du 12

On aimerait qu’il l’ait : L'Innocent

MEILLEURE REALISATION

Il va l’avoir : Louis Garrel

On aimerait qu’il l’ait : Albert Serra

MEILLEUR ACTEUR

Il va l’avoir : Benoît Magimel

On aimerait qu’il l’ait : Benoît Magimel

MEILLEURE ACTRICE

Elle va l’avoir : Virginie Efira

On aimerait qu’elle l’ait : Adèle Exarchopulos