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La guerre, l’amour et l’humanitaire : l’actrice se confie sur Au pays du sang et du miel, son premier film en tant que réalisatrice.Au pays du sang et du miel, qui sort aujourd’hui en salles, raconte l’histoire d’amour entre un Serbe et une Bosniaque dans l’atroce guerre civile de 1992 : difficile de croire qu’il s’agit là du sujet du premier film réalisé par Angelina Jolie, qui ne passe même pas devant la caméra et tourne dans la langue du pays.L’actrice raconte pour Première la genèse du film, le passage de l’état d’actrice à celui de réalisatrice, l’influence qu’a exercée sur elle des modèles comme Clint Eastwood et Michael Winterbottom…Propos recueillis par Mathieu Carratier.Qu’est-ce qui vous a poussée à aborder le sujet de la guerre en ex-Yougoslavie ? J’avais presque 17 ans lorsque les combats ont éclaté, en 1992. J’appartiens à la génération qui a été marquée par ce conflit. En me rendant dans la région il y a plusieurs années, j’ai eu honte de constater que je savais finalement très peu de choses sur ce qui s’était passé. J’ai commencé à me documenter et, plus j’en apprenais, plus j’étais choquée, notamment par l’immobilisme des autres pays, qui ont longtemps refusé de s’interposer dans les affrontements. Il fallait que je raconte cette histoire de telle manière qu’à aucun moment le spectateur ne puisse penser qu’elle se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale. Avec mon chef opérateur et tout le reste de l’équipe, nous avons travaillé de manière très précise sur les couleurs, les costumes, la musique, pour rappeler aux gens qui verront le film à quel point ces événements sont récents.Est-ce l’envie de raconter cette histoire ou celle de réaliser qui est venue en premier ? Je n’avais jamais ressenti le désir de passer à la mise en scène auparavant. Dans un premier temps, je voulais surtout écrire ce scénario, comme un devoir à la maison que je me serais imposé après avoir pris conscience de mon ignorance. Il fallait que ça sorte. Après l’avoir terminé, je l’ai montré à Brad, qui l’a aimé et m’a encouragée à aller plus loin. Nous avons alors décidé de l’envoyer à plusieurs personnes ayant été parties prenantes dans cette guerre en retirant mon nom du script. S’ils l’avaient trouvé ne serait-ce qu’un peu déplacé ou douteux, on l’aurait mis à la poubelle sans réfléchir. Ils avaient des remarques à faire, bien sûr, mais leurs réactions ont été très positives. À ce moment-là, on s’est rendu compte qu’on ne trouverait probablement jamais le financement nécessaire pour monter le film... Et j’en suis devenue la réalisatrice par défaut, en quelque sorte. (Rire.) Je n’étais pas la plus qualifiée techniquement, mais je savais que j’allais faire de mon mieux en l’abordant avec les connaissances et le respect nécessaires. Cela dit, j’ai toujours du mal à croire que j’ai réalisé un film.Pour lire la suite de l’interview d’Angelina Jolie, c’est ici !Bande-annonce d’Au pays du sang et du miel, qui sort aujourd’hui en salles :