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Albert Nobbs n’est pas seulement un véhicule à oscar, c’est surtout le film d’une vie pour Glenn Close. Elle s’y prépare depuis qu’elle a incarné le personnage au théâtre pendant des années, ce qui lui a valu un prix d’interprétation en 1982. Et dès sa première apparition dans ce film, qu’elle a aussi produit et co-écrit, il est évident que sa création va rester dans l’histoire, au moins visuellement. Entre son chapeau melon et son col à manger de la tarte, elle se sert de son visage comme d’un masque impassible sur lequel elle inscrira une multitude de micro expressions aussi brèves que furtives. Mais tel un dessin trop travaillé, le personnage manque de vitalité et sa raideur finit par devenir comique. La mise en scène illustrative semble retenue par une volonté peut-être louable de limiter le pathos, mais il manque la dose d’excès indispensable pour faire pleurer le public auquel ce mélo s’adresse.
Toutes les critiques de Albert Nobbs
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Son [à Glenn Close] éventail de jeu, son énergie, son originalité, son humour et son intelligence méritent sérieusement l'attention des Oscars. Et puis, il y a aussi Janet McTeer, qui est parfaite en tant qu'Hubert, une peintre en bâtiment se faisant aussi passer pour un homme. Il y a une différence. Hubert s'est fait une vie pour lui avec une femme, tandis qu'Albert reste dans son placard. C'est Hubert qui donner le courage à Albert de faire la cour à une femme de chambre (Mia Wasikowska). Dirigé avec courage et grâce par Rodrigo Garcia, ce film doucement foudroyant nous transperce.
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Glenn Close est tout en délicatesse et sensibilité(...). On touche là à une question passionnante : celle de l'identité sexuelle, que le scénario ne fait qu'effleurer. Au fond, le film de Rodrigo Garcia souffre [de] l'absence d'un grand metteur en scène aux commandes.
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Dans ce « rôle à performance », de ceux qui vous rapportent un oscar, on reconnaît à peine Glenn Close. Travestissement stupéfiant : cet Albert Nobbs est sa création, sa créature (...) Rien de trop dans son interprétation sèche et méticuleuse : jamais elle ne surjoue la virilité. Rien de faux dans ce masque impassible, ces yeux qui rêvent d'ailleurs, comme des prisonniers dans leur cellule. L'actrice n'est jamais plus émouvante que dans la minutieuse répétition du quotidien de son modeste et fragile personnage. Servir, desservir, se fondre dans le décor. A côté d'elle, tout paraît fade dans cette description ronronnante, académique, des misères et contraintes de l'ère victorienne. Et les autres protagonistes, même la seconde « travestie » du film, sont des figurants à côté de ce pantin bizarre et captivant, cet apatride de la sexualité, ni mâle ni femelle, taraudé par l'unique désir, éperdu, naïf et vague, de ne plus être seul. Plutôt qu'un film, c'est un vrai « one-man/woman-show ».
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De nouveau dans le costume de valet rêvant d'émancipation, l'actrice étonne toujours autant par sa transformation minimaliste.
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Un gaine. Voilà qui pourrait résumer tout Albert Nobbs, drame au bord de l'asphyxie (...) La performance de Glenn Close n'en est que plus honorable, (...) de faire survivre son personnage de servante avec si peu de matière.
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Si on regrette un scénario qui, une fois l'idée de départ posée, n'évolue pas. Difficile de ne pas être troublé par ce personnage hors normes et par l'interprétation tendue de Glenn Close.
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Avec académisme, mais non sans talent, Rodrigo Garcia met en scène une Glenn Close méconnaissable en travestie introvertie dans l’Irlande littéraire du XIXe siècle...
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Sous le masque cireux que s'est fait Glenn Close, les émotions finissent par affleurer. On n'attendait pas autant de nuances, de délicatesse, d'une actrice qui a parfois versé dans l'excès (...).
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Si le film manque un peu d'enjeux, la performance de Glenn Close entre un "Toostie" inversé et"Les vestiges du jour", est impeccable.
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Pour le spectateur, Albert Nobbs, est un curiosité littéraire, bizarre et triste.
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Héla, on se lasse très vite du destin de cette héroïne datée, incarnée par une Glenn Close étrangement figée.
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Trop académique, trop guindée, la gravité en marche forcée qu’impose le cinéaste au film fait basculer ce dernier dans le carnavalesque et la parodie involontaires. Pour preuve, la performance amidonnée de Glenn Close
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Albert Nobbs tient du placard, où les personnages sont coincés dans une démonstration aussi servile que son héroïne. La vision d’une société corsetée, cruelle, y est servie sur un plateau avec courbettes, ennui et Close en plat de résistance pas digeste.
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par La rédaction de Libération
Glenn Close est très bien mais le le film est plat comme un jour sans bière.