Un des plus notables vétérans du cinéma japonais, Kinugasa a débuté comme « onnagata » (travesti féminin) au kabuki, puis, dès 1917, au cinéma : en un an, il joue dans 44 films de la C Nikkatsu ! En 1920, il écrit et réalise son premier film, la Mort de la sur (Imto no shi), tourné en trois jours, et où il tient lui-même le rôle de la sur. Mais, devant le succès de « la révolution des actrices », qui supplantent les « onnagata », il devient réalisateur à part entière à la C créée par Shz Makino : dès 1922, il tourne Ah ! le policier Konishi (Aa ! Konishi junsa, CO Tomu Uchida) et Étincelle (Hibana). Suit une quantité incroyable de films (de cinq à douze par an), le plus souvent des mélodrames célèbres refaits plusieurs fois, comme le Démon doré (Konjiki yasha, 1923), ou le Village triste (Sabishiki mura, 1924), mais aussi des films d'époque ressortissant au genre chambara, tels l'Amour et le guerrier (Koi to bushi, 1925), Tenichibo et la secte Iga (Tenichibo to Igat, 1926). Quittant alors la C Makino, Kinugasa collabore au mouvement littéraire dit « néosensationniste », en produisant et réalisant Une page folle (Kurutta ippeiji, 1926), sur une idée de Yasunari Kawabata et de Riichi Yokomitsu : film expérimental audacieux, s'inspirant des techniques expressionnistes alors à l'honneur, et se déroulant dans un asile d'aliénés, Une page folle est un jalon essentiel du cinéma muet japonais considéré comme art. Entre dix films de commande à la C Shchiku, il récidive en 1928, avec Carrefours/Routes en croix (Jjiro), mélodrame typiquement expressionniste, influencé par le Kammerspiel allemand et le montage soviétique, avant de faire un long voyage en URSS (où il rencontre Eisenstein et Poudovkine) et en Europe occidentale, présentant Carrefours partout où il passe, notamment à Berlin et à Paris. De retour au Japon, il tourne Avant l'aube (Reimei izen, 1931), qui a des difficultés avec la censure, et passe au parlant avec une version remarquable des 47 Rnin (Chshingura, 1932), dont la copie est perdue, comme la plupart des films de cette époque. Il tourne alors de nombreux jidai-geki, entre autres le célèbre la Vengeance d'un acteur (Yukinojo Henge, 1935-36, en 3 parties), dont Kon Ichikawa réalisera un remake en 1963, avec le même acteur Kazuo Hasegawa (alors appelé Chojir Hayashi). Ses superproductions historiques comme la Bataille d'été à saka (saka natsu no jin, 1937) ou la Bataille de Kawanakajima (Kawanakajima gassen, 1941) sont nettement moins réussies, mais on fait un succès à la Princesse-serpent (Hebihime-sama, 1940, en deux parties). Après des films de commande « nationaux » tournés pendant la guerre, il se retrouve en 1946 avec Seigneur d'un soir (Aru yo no tonosama), une très amusante comédie satirique se déroulant pendant l'époque Meiji, et moquant les nouveaux riches, quoique avec distance. l'Actrice (Joy, 1947) et Kobanzame (1948) sont moins importants, mais Kinugasa se spécialise bientôt dans les films historiques à la Daiei, où il réalisera entre autres la Légende du Grand Bouddha (Daibutsu Kaigen, 1952) et surtout le fameux la Porte de l'enfer (Jigoku-Mon, 1953), qui lui vaudra la Palme d'or à Cannes en 1954, surtout pour ses qualités plastiques (il s'agissait du premier film en Eastmancolor au Japon). Par la suite, il ne tournera plus d'uvres de premier plan, mais un certain nombre de mélodrames comme Contes de la ville basse près de la rivière/la Zone près de la rivière (Kawa no aru shitamachi no hanashi, 1955, d'après Kawabata) ou des films plus chatoyants comme le Héron blanc (Shirasagi, 1958) et la Lanterne (Uta-andon, 1960) tous deux d'après Kyoka Izumi , se déroulant dans les décors de la période Meiji. Après une coproduction avec l'URSS, le Petit Fuyard (Chiisana tobosha, 1966 ; CO : Kandorovich), Kinugasa cesse ses activités cinématographiques, tout en envisageant constamment de nouveaux projets et en voyageant à l'étranger, où il fait alors connaître Une page folle, dont il a retrouvé une copie dans son grenier !
Nom de naissance | Teinosuke Kinugasa |
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Naissance |
Mie Ken, Japan |
Décès | |
Profession(s) | Réalisateur/Metteur en Scène, Scénariste |
Avis |
Biographie
Filmographie Cinéma
Année | Titre | Métier | Rôle | Avis Spectateurs |
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2015 | Le Carrefour | Réalisateur | - | |
2015 | La Légende du grand Bouddha | Réalisateur, Scénariste | - | |
1963 | La Vengeance d'un acteur | Scénariste | - | |
1960 | Komako, fille unique de la maison Shiroko | Scénariste | - | |
1953 | La porte de l'enfer | Réalisateur, Scénariste | - |