Au moment où elle enfile la jupe pour de vrai, Gal Gadot revient sur le personnage mythique de Wonder Woman.
Mise à jour du 29 janvier 2023 : Le Wonder Woman de Patty Jenkins revient ce soir sur TF1. En 2017, lors de la sortie du film au cinéma, nous avions rencontré son interprète principale, Gal Gadot. Flashback, alors qu'on a appris récemment que cette saga n'aura pas de troisième opus.
L'histoire complète de Wonder Woman, des premiers comics à Gal GadotArticle du 6 juin 2017 :
Première : Gal, vous avez fait les choses à l’envers avec Wonder Woman. Elle apparaît dans Batman v Superman – L’Aube de la Justice, mais ses origines sont dévoilées dans le film de Patty Jenkins où vous tenez le rôle pour la seconde fois. Bizarre, non ?
Amusant plutôt. Normalement vous avez le script, avec un début, un milieu et une fin. Et un personnage qui évolue. Sauf que dans Batman v Superman, j’incarnais une Wonder Woman toute-puissante. Les spectateurs ne savaient pas com ment Diana l’Amazone était devenue la super-héroïne Wonder Woman. Dans le film de Patty Jenkins, on revient sur son passé, son passage à l’âge adulte. Qui est sa famille ? Qui est sa mère ? Qui est vraiment Diana Prince ? On prend le temps de comprendre pourquoi elle se bat aux côtés des humains. C’est un processus très intéressant pour une actrice. J’aime bien l’idée d’avoir introduit le personnage dans un film choral. Mais il fallait que Wonder Woman ait son propre long-métrage.
Vous connaissiez son histoire au moment de tourner Batman v Superman ?
Non, parce qu’à l’époque le script n’était pas encore terminé. Par contre, j’ai eu plusieurs discussions avec Zack Snyder sur le personnage, ses envies et ses objectifs. Sans détails précis sur son passé.
Comment incarne-t-on une super-héroïne ?
Je me lève tous les matins en buvant une bonne soupe et… OK, je plaisante. J’ai commencé à m’entraîner physiquement six mois avant le début du tournage : des heures et des heures de gymnastique, d’arts martiaux et de cours d’équitation, j’avais un régime spécial... Parallèlement, je travaillais sur le script. C’est un privilège, cela n’arrive plus souvent d’avoir autant de temps pour se préparer. À l’ancienne, quoi. Six mois, c’est énorme.
Quand on évoque Wonder Woman, la plupart des gens ont l’image de Lynda Carter dans la série TV. Comment moderniser le personnage sans renier l’impact de Lynda Carter sur la pop culture ?
On ne parle pas du même personnage. Elles sont différentes tout comme la Wonder Woman du comics qui n’a pas grand-chose à voir avec celle de la série ou celle du film. Lynda Carter était incroyable, mais là il s’agit d’un long-métrage et l’approche est tout autre. Notre Wonder Woman est plus moderne, même s’il s’agit d’un film d’époque. C’est un projet plus grand, plus gros, plus... tout. On a apporté beaucoup de soin au costume également, il fallait lui donner un coup de fouet, ne pas abuser des couleurs flashy. (Sourire) On a la chance de raconter l’histoire de ce personnage incroyable à une nouvelle génération. Et une super-héroïne qui a droit à sa propre franchise, c’est important.
Important pour le public, mais aussi pour toute l’industrie du cinéma "superhéroïque". Mine de rien, vous avez une sacrée pression sur les épaules.
C’est vrai... Je joue un personnage qui compte pour beaucoup de gens ; pratiquement tout le monde possède un avis sur Wonder Woman. Et les enjeux sont énormes. C’est super, c’est excitant, mais je devais laisser tout ce bruit de côté si je voulais pouvoir exercer mon métier d’actrice. Il fallait que je me concentre sur le script pour raconter cette histoire le mieux possible.
C’est aussi un film sur une femme, réalisé par une femme.
Homme ou femme, ce n’est pas la question. Patty Jenkins était juste la bonne personne. Elle est passionnée par Wonder Woman depuis des années, et elle est arrivée plus que prête. Elle avait une vision très claire de l’héroïne qu’elle voulait porter à l’écran. C’est rassurant d’avoir quelqu’un comme elle à la tête d’un tel projet.
Mais si le réalisateur avait été un homme…
Cela aurait été forcément différent. Mais si cela avait été une autre réalisatrice également. Patty ne fait pas attention au genre. Tout le monde est au même niveau pour elle, elle traite les gens compte tenu de ce qu’ils sont et non pas en fonction de ce qu’ils ont entre les jambes.
Le ton du DC Universe ne cesse de changer, avec des rétropédalages du studio après Batman v Superman. Où se place Wonder Woman dans cette quête de sens ?
Ce que j’aime dans ce film, c’est qu’il a quelque chose de plus innocent. De moins « grave », si vous voulez. En fait, on revient un peu à l’esprit du tout premier Superman de Richard Donner : la naïveté, la simplicité, la bonté, la positivité. C’est charmant, vous voyez ce que je veux dire ?
Superman était la référence de Patty Jenkins ?
Je ne crois pas, cela se joue plus à un niveau inconscient. En tout cas c’est ce vers quoi sa sensibilité l’a amenée. On ne se prend pas au sérieux, j’aime ça. Et pour autant, on ne se cache pas derrière la comédie pour atténuer les moments plus tragiques.
Wonder Woman s’inscrit dans une tradition de personnages féminins forts chez DC. C’est moins évident chez Marvel...
Je ne sais pas d’où ça vient. Certainement des comics eux-mêmes où DC me semble avoir développé plus de femmes fortes que Marvel. Prenez Catwoman, Supergirl, Batgirl, Poison Ivy, Harley Quinn... Tout le monde ou presque les connaît. Mais je crois que chez DC comme chez Marvel, il y a encore beaucoup de marge. Est-ce que Wonder Woman et les personnages féminins sont l’avenir du DC Comics Universe ? J’espère, mais je vous laisse le soin de répondre à la question. (Rire)
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