Laissez-passer est avant tout une formidable fiction romanesque [critique]
Bac Films

Il y a 20 ans, Bertrand Tavernier filmait Jacques Gamblin et Denis Podalydès dans ce drame très réussi. A revoir ce soir sur Arte.

Sorti en janvier 2002 au cinéma, Laissez-passer avait été encensé dans Première. Voici la critique d'Olivier de Bruyn, en attendant la rediffusion de ce classique de Bertrand Tavernier, ce soir, sur la septième chaine. Notez que le film sera suivi de La Main du Diable, de Maurice Tourneur (1943), une oeuvre qui est justement au coeur de l'intrigue de Laissez-passer.

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L'histoire de Laissez-passer : 1942. Jean Devaivre, assistant metteur en scène proche des communistes, accepte par calcul l'offre d'embauche de La Continental, firme allemande de production de films, y voyant le moyen de camoufler ses activités de résistant. Jean Aurenche, scénariste et poète, résiste à sa manière par son écriture et ses idées, refusant toute proposition de travail de la part des allemands. Il ne cède que pour venir en aide à un ancien collègue mais reste fidèle à ses idées. Homme réfléchi il est pourtant partagé entre ses trois maîtresses. Autour d'eux des réalisateurs, acteurs et techniciens, résistent ou collaborent, chacun essayant de survivre. Devaivre s'engage plus avant dans la résistance, transmettant des documents aux alliés.

La critique de Première : Laissez-passer est avant tout une formidable fiction romanesque, un mélo nerveux, qui peut tout à fait enchanter les spectateurs qui n’ont jamais entendu parler des loustics en question.  Malgré son sujet austère, Tavernier ne semble s’être jamais autant amusé à filmer une intrigue.
Intrigue devenue, par la grâce de son script, incroyablement riche en soubresauts tragi-comiques.
Du coup, on suit avec une joie permanente la double vie de Devaivre (obsédé du cinoche et patriote fiévreux), les obsessions érotiques d’Aurenche (qui, quand il n’écrit pas, couche avec toutes les donzelles à portée de regard) et la préparation de quelques films-phares des années troubles. Jacques Gamblin et Denis Podalydès, comédiens avec qui Tavernier n’avait jamais tourné, en profitent pour délivrer tous deux une prestation hors pair. Qui dit mieux?

Bande-annonce : 


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