Juliette Binoche s'insurge contre le traitement subi par La Passion de Dodin Bouffant

“J’ai trouvé ça sévère, vraiment sévère” : l'actrice défend son film avec Benoît Magimel, proposé par la France à l'Oscar au détriment d'Anatomie d'une chute.

En déplacement à New-York pour la sortie de La Passion de Dodin Bouffant aux États-Unis et pour celle, sur Apple+, de la série The New Look dans laquelle elle incarne Coco Chanel, celle qui incarne “l’archétype de la star française” (selon le New York Times) revient sur la polémique entachant le film de Trần Anh Hùng dans un entretien accordé au quotidien américain.

Habituellement, les premières de films aux États-Unis sont propices à de la promo légère, produisant de purs moments d’entertainment à l'américaine. Mais entre deux questions sur son alchimie à l’écran avec son ancien compagnon à la ville, Benoît Magimel, Juliette Binoche est interrogée sur “le brouhaha” qui a entouré le film qu’elle présente. Une occasion amère de rappeler le tollé provoqué par le choix de La Passion de Dodin Bouffant pour représenter la France aux Oscars, préféré par la commission CNC à la Palme d’Or de Justine Triet, Anatomie d'une chute. La polémique avait redoublé suite à l’élimination du film de la course aux statuettes, et à sa nomination dans des catégories “techniques” des César.

L’actrice a saisi cette occasion pour mettre les choses au clair : “Tout d’abord, nous n’avons pas choisi d’être sélectionnés – le film a été choisi malgré nous. Nous avons mis nos vies de côté pour nous consacrer entièrement aux entretiens. Après [le rejet du film par l’Académie des Oscars], Le Monde a enfoncé le clou. C’était une prise de position vraiment méchante, soutenant que le film était conventionnel, démodé, qu’il ne parlait que de nourriture. Certains acteurs – et pas les moins connus – ont même liké le post de cet article sur Instagram. Je me suis dit : “Ouah, sérieusement ?”. Ça a été très dur pour Hùng, qui ne fait un film qu’une fois tous les quatre ou cinq ans. J’ai trouvé ça sévère, vraiment sévère.”

Un “brouhaha” sévère, donc, qui occulte le début de parcours exemplaire du film, qui, présenté au Festival de Cannes l’année dernière, y avait tout de même remporté le Prix de la mise en scène. En attendant, les César ont lieu ce vendredi 23 février, et nos pronostics sont là.