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De cette union [des deux réalisateurs] naît un film mixte, sensible, poétique, audacieux même, qui, en épousant strictement le point de vue des enfants, tend à l'universel. Après une première partie intimiste réussie, le film bascule brusquement dans une sorte de réalisme fantastique qui nous emmène vers un ailleurs énigmatique. Aussi osée qu'assumée, cette dissonance narrative donne à l'histoire des allures de mythe.
Toutes les critiques de Yuki & Nina
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un portrait intérieur qui repose uniquement sur le souvenir, l’un des filtres les plus sélectifs et policiers qui soient, puisqu’il ne laisse rien passer sans notre accord moral, non dépourvu d’intérêt narcissique. Yuki, la jeune Eurasienne, c’est bien sûr “l’enfance” de Girardot l’expansif et de Suwa le timide réunis, Renoir et Mizoguchi unis sur un écran, dans une patrie invisible, indicible et de notre temps : le cinéma.
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Perdue dans une nature verdoyante où elle erre, Yuki en sortira trasformée, plus mûre. On a rarement vu métaphore plus audacieuse et hypnotisante sur le deuil de l'enfance.
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Yuki et Nina s'enivre de la virginité de son nouveau décor (la forêt comme année zéro) et se purge de toutes les influences cinématographiques qui auraient pu achever l'entreprise initiale. La vision du couple, pressentie boboïsante, se mue finalement en bras d'honneur poétique de l'innocence contre toute ascendance. C'est cette puérilité réprimée, cette part de caprice à recréer un monde alternatif qui parviennent in fine à hisser le film vers d'autres cimes.
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Ce qui est particulièrement réussi tient à la fois à l'absence de manichéisme (le film ne charge pas les parents, il constate leur désamour) et au discret mais constant rappel du déphasage entre le temps des adultes et celui des enfants. (...) Le film finira ainsi, doux-amer, tel un discret hommage au classique japonais Ozu, montrant la mère et la fille marchant sous des ombrelles, dans un paysage d'estampe qui accueillit jadis la propre enfance de la mère.
Fruit d'un couple improbable - celui constitué par un des plus grands cinéastes japonais en activité (Nobuhiro Suwa) et un excellent acteur français passant ici à la réalisation (Hippolyte Girardot) -, Yuki et Nina est ainsi une délicate élégie de l'enfance perdue. -
(...) le film est suffisamment silencieux, géographique, donc sensible pour se laisser envahir par les états d'âmes de l'enfance nue. Et recevoir ainsi en sa forme même les lointains échos des disputes d'adultes, cette violence qui conclue sur la surface du visible un pacte qui la rend admise de tous mais qui résonne à l'intérieur de l'enfant comme un effondrement contre lequel il va falloir déployer des trésors imaginaires (...)
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Yuki et Nina est une immersion dans les perceptions de l'enfance, sa solitude, sa tristesse et ses enchantements.
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Jamais film n'aura habité avec tant de grâce le trait d'union de sa fiche technique, qui le dit "franco-japonais".
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La banalisation de l'intrigue donne au film ce charme, donc, qui, parfois, se dissipe jusqu'à flirter avec l'ennui, pour, dans une ultime pirouette imprévisible et bien vue, raccrocher les wagons. Une tranche de vie qui ressemble, comme dirait Hitchcock, à une tranche de gâteau, à la fois un peu sec et onctueux.
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Preuve que Nobuhiro Suwa et Hippolyte Girardot ont su mettre leurs différences (de culture, de sensibilité) au service de leur portrait, impressionniste et juste, d’une enfant face au divorce.
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Yuki et Nina est une œuvre dont la réussite repose en grande partie sur la qualité d’interprétation de la jeune Noë Sampy, au joli visage expressif. Ne paraissant pas s’être forcée, son naturel est impressionnant pour une enfant d’à peine dix ans. Les cinéastes Hippolyte Girardot et Nobuhiro Suwa offrent une première réalisation commune touchante dans son approche sensible de l’enfance. Leur choix de mise en scène n’est pas encore très affirmé mais leur point de vue est, lui, entier et parfaitement défendu. Au vu de ce long-métrage, on ne peut qu’attendre le second avec curiosité.
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La mise en oeuvre élégante des lieux, les plans contemplatifs qui rappellent le rythme d'Ozu, la tranquillité de la narration ne suffisent pas à cacher ni à compenser la niaiserie de ces dialogues.