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Au final, le choix de montrer la fin du règne stalinien permet évidemment de faire surgir la lumière. Dessinant un espoir final, Marc Dugain fait triompher son récit face au totalitarisme assassin. Plus que l'expression d'un optimisme béat, la séquence finale marque la cohérence globale du projet, qui cherche à faire revivre l'effrayant fantôme de Staline pour mieux s'en éloigner et s'en désolidariser. Mission accomplie.
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Quant à André Dussollier, transformé par plus de trois heures de maquillage quotidien, il est un saisissant Staline, tel un gros chat à apparence placide mais capable d’une rare cruauté. Face à Marina Hands, dont l’émotion est à fleur de peau, Édouard Baer, en mari courage, est l’autre belle surprise du film.
Toutes les critiques de Une Execution Ordinaire
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Marc Dugain dénonce avec intelligence et subtilité la mécanique de la terreur savamment orchestrée par le "petit père des peuples", monstre de perversité, de cruauté, de manipulation.
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La bonne idée de Marc Dugain est de restituer le plus exactement possible cette période sur un mode intimiste. Si tout le casting est remarquable, le spectateur cherche jusqu'à la fin quel acteur exceptionnel se cache sous Staline.
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Marc Dugain transpose au cinéma une partie de l’un de ses romans et nous plonge dans cette Russie stalinienne où tout le monde dénonçait tout le monde et espionnait la vie des autres. Bruno Padalydes en concierge suspicieux, Tom Novembre en directeur d’hôpital amoureux, Gregory Gadebois menaçant chef de service ou Edouard Baer mari trompé et Marina Hands en femme manipulée : tous les acteurs servent magnifiquement cette terrible histoire. Enfin, André Dussolier dans le rôle de Staline est magistral (...)
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Si le récit perd un peu en intensité dans sa seconde moitié, Marc Dugain orchestre leurs faces-à-face avec habileté. L'écrivain à donc gagné ses galons de cinéaste.
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Premier long-métrage du romancier Marc Dugain, "Une exécution ordinaire" déroule sa mise en scène fonctionnelle dans des intérieurs claustrophobes. L’intérêt du film est ailleurs : dans la peinture du stalinisme – barbarie institutionnalisée où le goulag et la torture s’abattent sur les citoyens par pur pragmatisme – et dans l’interprétation : Marina Hands, qui se sait en sursis, donne un visage au courage et à son corollaire : la peur. André Dussollier, lui, se coule avec une férocité pateline dans la peau cireuse du despote. Est-il bien ? Mieux que cela. Passé les premières minutes où flotte comme des relents de musée Grévin, force est de reconnaître l’énorme travail du comédien, et son excellence.
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Les afiocionados du cinéma à message apprécieront peut-être la démonstration poids lourd à la Costa-Gavras, mais fallait-il pour autant que, dès le générique, Marc Dugain nous inflige les choeurs de l'Armée rouge ? Est-il vraiment courageux de dénoncer le stalinisme en 2010 - qui plus est, en France ? De toute manière, l'échec du film tient déjà dans son statut initial, sous le signe du paradoxe : Une Exécution ordinaire se voudrait récit d'affranchissement et de rébellion, alors que cet équivalent cinématographique des spectacles XXL de Robert Hossein n'est rien d'autre que l'expression, caricaturale et mal fichue, du pire septième art officiel.