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Porttrait d'une renaissance, "Pas douce" est le parcours du gris au bleu d'un personnage dans une ville frontalière aux paysages magnifiques, entre France et Suisse, collines et montagnes. "Tous les chagrins se ressemblent", disait Pialat dans "A nos amours". Toutes les colères aussi. Fred reconnaît en Marco son double. Leur apprivoisement mutuel est la chair d'un film au propos parfois appuyé mais à la mise en scène tenue, plein de creux et de bosses, tissé de violences et d'espoirs.
Toutes les critiques de Pas Douce
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Pas douce réussit à faire exister l’intensité de l’affrontement entre les deux personnages. Sous leurs réflexes de défense affleure aussi une fragilité que la cinéaste parvient à capturer.
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Itinéraire d'une réelle complexité psychologique, de la culpabilité à l'aveu et à la reconstruction, que la cinéaste illustre par le jusqu'au-boutisme des comportements physiques. Mais, capable de se précipiter à bicyclette dans un lac, Fred se révèle apte à la douceur qu'exige son métier, en dépit de ce qu'annonçait le titre. Payée pour soigner et non pour tuer, elle dompte l'affreux jojo immobilisé qui voulait véhiculer son lit dans les couloirs pour voir un mort en face. La porte de la morgue reste fermée, celle de la réconciliation avec la vie s'entrouvre. Symbole des tourments autodestructeurs, la balle rouge peut s'immobiliser.
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Au coeur du Jura suisse, dans une petite ville entourée de vaches et de sapins, la réalisatrice Jeanne Waltz illustre de manière originale la crise existentielle d'une jeunesse barricadée dans son mal-être. L'étude psychologique conjugue mélancolie, humour, émotion, et donne à chacun des personnages, même secondaires, une densité qui retient l'attention. Toujours singulièrement captivante, Isild Le Besco compose une héroïne ambigüe, dont la violence et la tendresse dynamisent une fable contemporaine qui prend aux tripes.