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Imaginez un film au budget pharaonique rassemblant les meilleurs techniciens à chaque poste, du moindre machino aux stars locales, sous la coupe d’un cinéaste légendaire. Voilà à quoi ressemble Les 3 Royaumes, fresque historique à la direction artistique d’une ampleur rarement égalée et à la mise en scène virtuose (depuis Peckinpah, qui, mieux que Woo, maîtrise aussi bien le ralenti ?) Au passage, les stratégies guerrières utilisées, splendidement reconstituées, agissent comme une métaphore du métier de cinéaste, qui consiste à exploiter au mieux le potentiel de ses troupes. On ne voit guère que Gladiator à avoir rassemblé tant de qualités et d’enjeux en un seul film. Cette histoire de guerre fratricide permet à Woo d’explorer ses thèmes de prédilection : l’héroïsme et ses limites (l’orgueil, le renoncement à certains idéaux...), l’ambiguïté du mal (sa définition varie selon les points de vue), les jeux de masques et de dupes. Film-étendard de son cinéma en même temps que renouvellement – il n’avait pas tourné de wu xia pian (film de sabre chinois) depuis trente ans –, Les 3 Royaumes illustre le retour en grande forme de John Woo. Bonne nouvelle.
Toutes les critiques de Les 3 royaumes
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Entre film d'action et fresque historique, ce divertissement est à la gloire et à la mesure d'un grand pays, la Chine. Un grand spectacle réussi.
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Au fil des morceaux de bravoure, on se familiarise avec L'Art de la guerre, texte fondateur de la stratégie militaire chinoise dont s'inspire le réalisateur : un subtil mélange de ruses (superbe technique pour voler les flèches adverses) et d'opportunisme. Retour en grande forme pour John Woo, donc : l'emphase de son style (les fameux ralentis) est, enfin, mise au service du récit.
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(...) le film déploie rapidement les ailes de son scénario et nous tient dans ses serres en dépassant le niveau des habituels films de sabres. Dès lors, on se passionne pour les personnages, on est estomaqué par la subtilité des stratégies guerrières, par la splendeur des décors, la force picturale des combats.
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Cette superproduction chinoise mise autant sur les énormes moyens engagés pour restituer avec réalisme ces affrontements que sur des valeurs universelles comme l'héroïsme, courage, loyauté, sens du sacrifice. Comme le film sort en version "courte", l'exposition est rabotée, alors qu'on aurait aimé en savoir plus sur les personnages avant d'entrer dans le fiv du sujet.
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Condensé d'une saga de plus de quatre heures (présentée en Chine en deux partie), cette fresque ambitieuse et stylée pèche toutefois par sa relative froideur, son manque de lyrisme et d'enjeux dramatiques. On retrouve malgré tout la griffe du maître de Hong Kong dans de passionnantes séquences de stratégie guerrière et d'époustouflantes scènes de bataille.
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Les scènes de batailles sont alourdies par l'inefficacité des figurants virtuels, qui grouillent sans vie. Noyé dans ce tourbillon d'attaques et de contre-attaques, piégé dans les subtilités d'un scénario qui envisage la guerre comme un grand jeu d'arcade, le spectateur attend patiemment que les armes se taisent, ce qui lui permettra de gagner la sortie.