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Femme au bord de la crise de nerfs pourrait être le sous- titre de ce premier long, comédie chorale et familiale dans tous les sens des deux termes (indice : le nom Hennedricks n’a pas été choisi par hasard !). Cette femme s’appelle Justine. Mère d’un fils qui la tanne pour partir vivre chez son père, elle est en couple avec Ludo, lui- même père d’un autre enfant, dans un quotidien certes bien plus apaisé que sa première relation mais où les galères de thune s’accumulent. Et alors que tout semble partir définitivement à vau l’eau, Justine décide d’embarquer, de gré ou de force, sa tribu dans un road trip vers l’Atlantique, histoire de resserrer les liens… mais en cachant que, dès le premier jour du voyage, pour cause de comptes bancaires à sec, la moindre dépense devient interdite. Le terrain de jeu de ce premier long est indéniablement balisé : les familles atypiques, plus décomposées que recomposées semblent une source inépuisable pour les scénaristes. Mais au lieu de forcer à tout prix une singularité factice, Laurence Arné a eu la belle idée d’épouser l’univers des pépites indés US du genre qu’elle adore comme spectatrice (Little Miss Sunshine…). Des influences assumées et parfaitement digérées comme on le perçoit dans son écriture ciselée jamais dans la course aux gags, dans le travail soigné sur la lumière confiée à Guillaume Schiffman (The Artist) et dans sa direction d’acteurs, tout en finesse. Où face à elle, dans le rôle du beau- père tendre mais jamais niais, on redécouvre un Dany Boon, sorti de sa zone de confort. Pour un résultat diablement attachant.