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Arnaud et Jean-Marie Larrieu adoptent le point de vue d’un électron libre (Mathieu Amalric, acteur fétiche et fidèle) dont les ambivalences morales évoquent autant le héros hitchcockien que l’antihéros polanskien. Autour de lui gravitent des personnages énigmatiques, plongés dans le même brouillard kafkaïen. Ce qui frappe d’emblée ici, c’est l’écrin envoûtant des paysages enneigés de Suisse, propices à la fugue psychogène et aux contes immoraux. Ainsi, on ne sera pas surpris de voir que l’histoire est autant travaillée par la transgression et le surréalisme (Breton, Buñuel, Cocteau, tous cités). Si les cadavres pourrissent, si les pulsions ne s’avouent pas et si, en filigrane, surgissent des tourments contemporains (la crise économique, la perte de l’identité, la mort du cinéma), les frères Larrieu ont le bon goût de ne pas sombrer dans le glauque. Au contraire, ils filment toujours des corps nus et libres pour rappeler que leurs personnages sont de chair et de sang. De même, ils n’ont rien perdu de leur humour ni de leur romantisme de dernière minute. Et l’on est ravi de voir des comédiens jouir de rôles complexes, de dialogues au rasoir. Seul gros bémol : l’atmosphère prend souvent le pas sur le récit. Les réalisateurs ont cherché la combinaison idéale d’un film à la fois populaire et intimiste, or les scènes « à faire », pour respecter les conventions, flirtent avec la désinvolture, à l’image du coup de théâtre final, trop louche pour ne pas être décevant. Dommage que, cette fois-ci, nos deux poètes n’aient pas pu conclure sur du Léo Ferré.
Toutes les critiques de L'amour est un crime parfait
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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L'Amour est un crime parfait adapte un roman, Incidences, de Philippe Djian,(...) Il n'est, pour une fois, pas anodin d'évoquer le fait que le film est une adaptation, puisque c'est en tant que tel qu'il se révèle une grande réussite. D'abord en évitant savamment tous les écueils de l'adaptation à l'écran : l'aspect roman illustré, la narration donnée d'avance, les personnages qui manquent de corps. Ensuite parce que le film donne réellement l'impression d'être une adaptation à l'américaine d'un roman américain. Tout ici possède la légèreté psychologique et fictionnelle d'un page-turner un peu noir, un peu érotique, doucement suranné, et qui se donnerait des ambitions simples : celles de développer une intrigue à la fois sexy et à suspense, d'osciller de l'un à l'autre sans jamais dévier de ce programme (...)
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Sous l'apparence d'un thriller, ce film à l'esthétique clinique angoissante nous parle de création littéraire, des blessures d'enfance impossible à guérir, de la peur de l'abandon (...) Brillant et audacieux !
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Les frères Larrieu n'ont pas leur pareil pour sublimer les acteurs, qui, avec eux, atteignent des sommets, dans des paysages si beaux qu'on en ressort littéralement ébloui.
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Dans ce thriller hyper-maîtrisé, tout ce qu’on connaît des Larrieu est synthétisé à la perfection, avec cet art consommé du contre-pied, des chausse-trappes, des blagues surréalistes.
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Un thriller tortueux et sophistiqué.
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Énigmatique, diabolique, d’une grande beauté formelle, le septième film des frères Larrieu, adapté d’un roman de Philippe Djian, est un intrigant thriller situé dans le décor immaculé d’une Suisse idéale
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Objet filmique non identifié, le nouveau film des frères Larrieu détourne les règles du polar pour livrer une réflexion enthousiasmante sur les pulsions qui agitent l’être humain. Le tout dans une atmosphère étrange, nimbée d’incertitudes.
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La diction très amidonnée que les réalisateurs ont imposée au personnage de Mathieu Amalric peut d’abord dérouter mais une fois l’oreille faite, le spectateur goûtera sans modération à une partition qui oscille entre polar et comédie noire.
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Les frères Larrieu adapte Djian et livrent un polar ambigu et visuellement splendide.
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Cette adaptation du roman Incidences de Philippe Djian (...) ressemble à un polar sous acide, quelque part entre les frères Coen, David Lynch et le film noir. (...) Sexy, étrange et séduisant.
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Tiré d'un livre de Philippe Djian, Incidences, le film joue avec doigté la partition du suspense, du thriller voire du fantastique - le tout rehaussé par de beaux moments d'humour ou de non sens... On appréciera aussi l'originalité du scénario élégant et tortueux, voire torturé. Une recréation que n'aurait pas renié un Chabrol.
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A l'arrivée donc, un film formidable dans des limbes, tout en apparitions troubles, en décrochages surréalistes et en érudition dans lequel on cite Breton, Barthes, L'âge d'or de Luis Buñuel et même Les enfants terribles de Jean Cocteau. Après le film catastrophe dans Les derniers jours du monde, les Larrieu parlent aussi de la fin d'un monde, celui d'un cinéma indépendant assujetti aux conventions technologiques (le visionnage des Derniers jours du monde sur une télé 3D).
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Etrange, sombre, parfois fascinant, le dernier film des frères Larrieu est parcouru de détours et d’énigmes, de chausse-trappes qui le rendent finalement aussi déceptif que passionnant.
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Adaptée d’un roman de Philippe Djian, l’intrigue est sulfureuse mais sonne faux, et ses ficelles sont grosses comme des cordes d’alpiniste. Restent une ambiance sympathiquement malsaine et un humour noir salvateur qui donnent un peu de goût à ce film surgelé.
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Un polar captivant et grotesque, où le rire enlace l'angoisse.
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Du chalet aux bois chaleureux à l’université en verre conçue comme un vivarium, les décors mettent en valeur les performances d’acteurs en parfaite harmonie dans ce thriller aussi séduisant que ses interprètes.
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Que voilà du cinéma désarçonnant. D’ailleurs, il faut du temps pour être enfin persuadé de là où les auteurs nous entraînent, à la manière du pêcheur qui laisserait son appât vagabonder avant de ferrer brutalement.
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(...) les Larrieu instaurent ce climat propice à faire douter en permanence le spectateur de la véracité de ce qui se déroule sous ses yeux. Et c'est précisément parce qu'ils mêlent tous ces genres avec virtuosités que le duo signe ici l'un des meilleurs films de leur carrière.
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Bénéficiant d’un bon casting (Mathieu Amalric, Karin Viard, Maïwenn Le Besco, Sara Forestier, Denis Podalydès), cet étrange thriller a tout ce qu’il faut pour surprendre. Il peut aussi agacer par ses afféteries et ses subterfuges.
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Si l’on a du mal au début à assembler toutes les pièces du puzzle, l’intrigue se fait peu à peu prenante, voire, à la fin, très surprenante.
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les frères cinéastes Jean-Marie et Arnaud Larrieu confirment leur goût pour la nature dans ce polar alpin où le blanc et le déni dominent.
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Un thriller joliment cintré, ouvert au jeu et à l'inattendu, mais peut être trop bien ajusté pour s'abandonner à une folie constamment insinuée. Une construction à la fois lyrique et visuelle [...], avide de sorties comiques.
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Plus encore qu'un thriller amoureux, "L'Amour est un crime parfait" est un film météorologique. On passe un bon moment. Juste un bon moment.
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Chez les Larrieu, la peinture des mœurs sexuelless'amarre toujours à la satire sociale.
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Les frères Larrieu délaissent leur cinéma de cocagne pour un thriller glacial et bouffon, à l’ambiguïté hitchcockienne.
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Après des films ouvertement en roue libre, les frères Larrieu signent un polar sage, qui réussit à la fois à décevoir et à fasciner.
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Une intrigue très fantasmatique et originale, digne d’un Hitchcock, auquel le titre "L’amour est un crime parfait" fait référence. A voir.
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Les frères Larrieu reviennent avec L’amour est un crime parfait, adaptation du polar Incidences, de l’auteur américanisé, Philippe Djian. Les réalisateurs s’emparent de l’objet littéraire pour explorer leurs thèmes de prédilection, comme la pulsion sexuelle ou encore les dérives psychologiques humaines. Un film à l’univers somnambule bien trop sombre pour séduire complètement.
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Un polar psychologique élégant et littéraire, dans un décor glacé, qui nous traîne dans un univers décalé, trouble et énigmatique, où les motivations des personnages sont déroutantes.
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En dépit de ses anicroches scénaristiques, le film témoigne d’une foi en son dispositif, et d’une abnégation à explorer la voie choisie jusqu’à se perdre. Plus que des imperfections, ces petits travers sont les symptômes d’un amour de l’aspérité et de la trajectoire biscornue.
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Le résultat est bâtard, les personnages sont artificiels. Alors que les traumas de l'enfance sont un élément majeur du roman, ils sont à peine explorés dans le film, qui perd ainsi l'intérêt de l'intrigue. Peu convainquant.
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Cette difficulté à nous faire partager le paysage mental d’un être à la fois pervers et attirant qui signe l’échec du film, beaucoup trop brouillé dans son développement et explicatif dans son dénouement pour pouvoir distiller un quelconque venin.
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L'intrigue finement tressée, (...) serait garante d'un bon suspens si les réalisateurs s'intéressaient un minimum à leurs personnages. (...) Ce ne sont qu'abstraites baudruches dont les actes et la destinée nous indiffèrent.
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L'amour est un crime parfait de Jean-Marie et Arnaud Larrieu avec Mathieu Almaric, Karin Viard, Maiwen et Sara Forestier nous embarquent dans une intrigue, entre Chabrol et Agatah Christie Mais elle finit par basculer dans une métaphysique de supérette, qui plus est pas jouée très justement par acteurs.