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Sur le point de se marier, Hedi subit la loi de son étouffante de mère qui lui a imposé sa future épouse et qui gère toujours son argent de poche. C’est un artiste refoulé (on le voit aux dessins qu’il exécute en cachette) qui bosse comme commercial chez Peugeot où il s’ennuie. Envoyé dans un ville balnéaire pour faire de la prospection, il tombe amoureux de l’animatrice de l’hôtel où il séjourne… Dans une Tunisie qu’on devine post-Printemps arabe (les protagonistes y font allusion comme d’un événement légèrement daté), un jeune homme se cherche. Cette rencontre va-t-elle changer sa vie ? Comme un air de Lost in translation dans ce premier long métrage maîtrisé qui, par petites touches subtiles, instille une mélancolie tenace : les sentiments sont beaux quand ils sont contrariés. Mohamed Ben Attia crée un climat incroyablement romantique entre les deux héros tout en semant le doute dans l’esprit du héros et du spectateur, pas dupe quant à la difficulté de s’extraire d’un destin tracé. Récit d’une émancipation et portrait en creux d’une société stoppée dans son élan progressiste, Hedi – Un vent de liberté souffle le chaud et le froid, à l’image du dernier plan, aussi puissant qu’abyssal.