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Cela fait déjà 25 ans qu’Hiner Saleem déploie son sens de l’absurde sur fond de tragédies humaines. Et après Qui a tué Lady Winsley ? qui avait donné le sentiment d’un essoufflement, le cinéaste d’origine kurde retrouve des couleurs tout en creusant le même sillon : ce questionnement sur la place de la femme dans des sociétés dominés par un patriarcat étouffant. En l’occurrence ici une jeune Kurde et son fiancé, Ziné et Adval, confrontés à un triple obstacle : la haine ancestrale que se vouent leurs familles, la guerre contre l’Etat Islamique qui les sépare régulièrement en envoyant Adval au front et une blessure mal soignée qui rend Adval impuissant. Mais au lieu de s’enferrer dans une chronique doloriste, Saleem prend le chemin inverse, celui de la lumière au bout du chemin tortueux, de l’espoir chevillé au corps et de l’humour noir tonitruant pour faire un sort au cocktail machisme- terrorisme- islamisme qui menace ses héros. Une réussite.