Salade Grecque
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Le mélange est toujours aussi savoureux. Dix ans après la fin de sa trilogie au cinéma, Cédric Klapisch met la lumière sur la nouvelle génération avec beaucoup de justesse et de tendresse. A voir dès vendredi sur Prime Vidéo.

« Moi, quand j'étais à Barcelone... » Romain Duris est un vieux con. Cette fois, dans Salade Grecque, qui débarque sur Prime Vidéo ce vendredi, Xavier n'est plus le jeune héros, étudiant en Erasmus qui expérimentait la vie en Espagne, puis l'amour en Russie et finalement le divorce à New York. Xavier a aujourd'hui la quarantaine bien tassée et il raconte ses souvenirs d'anciens combattants à ses enfants, qui le regardent avec une certaine consternation au fond des yeux. Il faut dire que Tom et Mia ont bien grandi (depuis Casse-tête chinois). Le premier a fait de brillantes études et débarque à Athènes, pour vendre un immeuble hérité de son grand-père. Il y retrouve sa petite sœur, rebelle et insoumise, qui a lâché la fac pour sauver les réfugiés qui débarquent chaque jour dans le berceau de la démocratie. Ce sont eux, désormais, les héros de Cédric Klapisch. Et en déplaçant la lumière sur eux, le cinéaste réussit un joli tour de force, dépoussiérant son film d'une autre époque (2002), sans perdre au passage l'âme foutraque réjouissante qui lui conférait toute sa saveur.

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Le réalisateur a surtout eu cet éclair de lucidité : ne pas essayer d'analyser la jeunesse d'aujourd'hui, seul, du haut de ses 61 ans ! Il s'est entouré d'un pool de scénaristes trentenaires, en phase avec leur époque. Si bien que tout sonne juste.

Mettant de côté Ouzo et Sirtaki, sa Salade Grecque montre l'Athènes d'aujourd'hui, comme son Auberge espagnole avait su peindre la nouvelle génération de l'époque en quête de sens sous le soleil de Barcelone. On retrouve dans la série Prime Vidéo l'essence des films, cette atmosphère fraternelle pétillante, dans un joyeux bordel ambitionné comme un commentaire sur le monde actuel. Italiens, Croates, Français ou Burundais côtoient des migrants syriens dans cette cité en pleine reconstruction, après la crise de 2008.



La réussite de cette macédoine réside essentiellement dans ses ingrédients. Klapisch et son équipe ont su rassembler une nouvelle bande d'Européens irrésistible, charmante et attachante, rappelant avec tendresse les grandes heures de Soledad, Alessandro ou Tobias. Et puis le réalisateur n'a pas oublié les nostalgiques que nous sommes. Chaque apparition de Romain Duris, visiblement en plein kiff, est un régal. Et ceux qui ont vieilli avec lui apprécieront surtout le repas de Noël de l'épisode 5, où William (Kevin Bishop) revient donner son avis sur le Brexit pendant qu'Isabelle (Cécile de France) fait un exposé sur les NFT..

Salade Grecque en 8 épisodes, à voir sur Prime Vidéo à partir du 14 avril.

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