Le film de sous-marin français a fait sensation au Showeb.
S’il ne fallait retenir qu’une chose du Showeb de rentrée 2018, organisé ce mardi par Le Film Français, ce serait évidemment la présentation du Chant du Loup par Pathé. Hyper confiant quant à la qualité du long-métrage programmé au 20 février prochain, le distributeur n’a pas hésité à montrer le prologue du film, d’une durée de 20 minutes, au parterre de blogueurs et journalistes réunis au Gaumont Marignan. Un panel qui a fait son petit effet.
Le Chant du Loup est un projet très ambitieux et plutôt culotté qui devrait dénoter dans le paysage du cinéma français qui, à de trop rares exceptions, a tant de mal à proposer au public autre chose que des comédies populaires, des films d’auteur ou des polars. Nous sommes ici face à un véritable film de genre, en l’occurrence un film de sous-marin, que Pathé situe entre Das Boot (le classique allemand de Wolfgang Petersen) et A la poursuite d’Octobre Rouge de John McTiernan.
Pour atteindre son but, Pathé n’a pas ménagé ses efforts : casting haut de gamme (Omar Sy, Reda Kateb, Mathieu Kassovitz, François Civil), budget conséquent (20 millions d’euros) et touche américaine assurée par le monteur Saar Klein (qui a travaillé avec Doug Liman, notamment sur La Mémoire dans la peau) et un mixage sonore confié au Skywalker Ranch de George Lucas.
Étonnamment, le projet a été confié à un réalisateur totalement novice, Antonin Baudry, mais qui n’est pas n’importe qui. Diplomate de formation (il a notamment travaillé à l’ambassade de France aux Etats-Unis et présidé l’Institut Français), Baudry a basculé avec succès dans le monde de la BD avec Quai d’Orsay, adaptée au cinéma en 2013 par Bertrand Tavernier. "J’ai découvert quelqu’un qui fait preuve d’un très haut niveau d’exigence, à la recherche de compétences en permanence. Il est arrivé avec un dossier déjà storyboardé. Ce n’est pas vraiment un premier film, j’ai l’impression que le cinéaste est déjà là", expliquait le producteur Alain Attal l'an dernier au Film Français. Un sacré pari qui semble payant au vu du prologue que nous avons pu voir.
Sans trop en dévoiler, Le Chant du Loup s’ouvre donc sur une longue séquence haletante nous plongeant dans un sous-marin nucléaire en mission sur les côtes syriennes, avec François Civil dans le rôle de l’oreille d’or, le sous-officier chargé d’écouter les bruits provenant de l’extérieur, et donc d’identifier toute menace potentielle. Sous la pression de ses supérieurs (Omar Sy et Reda Ketab), il doit prendre la bonne décision sous peine de mettre en danger tout l’équipage du submersible.
Avec une précision et un réalisme dignes du Bureau des Légendes, Le Chant du Loup promet d’être un film captivant, dont l’éventuel succès pourrait conditionner pas mal de choses d’un point de vue créatif et industriel pour le cinéma français. Autant dire qu’on tient là l’événement de début 2019.
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