Le réalisateur de Midsommar est très fier de ce qu’il a accompli sur son dernier film, même s'il a bien moins marché que les deux précédents.
Dans une interview accordée au magazine Empire, Ari Aster revient sur son objectif artistique concernant Beau is Afraid, son troisième film avec Joaquin Phoenix. Le film est une sorte d’épopée hallucinée, parfois surréaliste, dans laquelle le personnage de Beau (Joaquin Phoenix), un homme hyper anxieux, doit se rendre chez sa mère.
Le réalisateur qui a d’abord versé dans l’horreur avec Hérédité et Midsommar, explique qu’il a fait un film picaresque (un genre qui apparaît d’abord dans la littérature avec le personnage de Don Quichotte créé par Cervantes) : “Je considère ce film comme un film picaresque, et je pense que la tradition de ce genre suppose une certaine irrévérence envers n’importe quelle structure narrative.” déclare-t-il pour justifier la forme hybride parfois déroutante de son film. “Le film est construit afin de changer souvent de forme”.
Ari Aster recommande vivement aux spectateurs de ne pas abandonner au premier visionnage et de retenter l’expérience au moins une seconde fois pour apprécier les trois actes non linéaires de son dernier film : “J’espère que les gens y retourneront. Je pense que c’est un film qui nécessite un second visionnage. Je pense que vous ne savez pas ce que c’est avant d’être arrivé au bout. Je pense que le second visionnage apportera ce que le premier n’a pas pu apporter. C’est pensé pour lutter avec.”
Le cinéaste ne minimise aucunement sa préférence pour Beau is Afraid : “Je dirais que c’est le film dont je suis le plus fier. C’est la meilleure réalisation que j’ai faite. J’aime ce film, et j’espère sincèrement que les gens continueront de le découvrir.” Malheureusement sa préférence suit une courbe inversée à celle des entrées de ses films en France. En effet, Hérédité comptabilisait 176 739 entrées en août 2018 ; Midsommar, 121 390 en novembre 2019 alors que Beau is Afraid n’a atteint un cumul que de 70 904 entrées en juin 2023 (via Allociné).
Il semblerait que cette perte de vitesse assez importante ne soit pas un frein au côté bankable d'Ari Aster puisqu’il est déjà en préparation d’un quatrième long-métrage, également avec Joaquin Phoenix à l’affiche et cette fois-ci dans le registre du western.
A24 dévoile le making-of de Beau is Afraid
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