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Après avoir vu 10 minutes du film de Jon M. Chu, Première a enfin découvert le montage final.

Actualité du 25 avril 2012 : L'adjectif cheesy (littéralement, "qui possède les attributs du fromage") est utilisé par nos amis anglo-saxons pour qualifier, dans la fiction, tout ce qui est outrancier/cliché/bisseux... Premier exemple : "Les dialogues de Schwarzenegger dans Commando sont complètement cheesy." Deuxième exemple : "G.I. Joe : Conspiration est un film qui s'annonce complètement cheesy". Jugez plutôt.

La semaine dernière, la Paramount projetait dix minutes de  G.I. Joe : Conspiration ainsi que la nouvelle bande-annonce. Soit deux scènes d'action orgiaques : l'attaque d'un labo secret par Firefly (le toujours sympathique Ray "Titus Pullo" Stevenson, vu récemment dans Les Trois mousquetaires 3D), un méchant dont l'arme secrète consiste en une nuée de lucioles-robot-explosives. Le duel entre les frères ennemis ninjas Storm Shadow et Snake Eyes, le premier lançant des shurikens tandis que le second les flingue. Sur le papier, ça paraît complètement débile : pourtant, le spectacle est assuré, monumental et délirant, mêlant SF ado, jouets guerriers et baston au katana en assumant totalement son côté over the top. La présentation des extraits s'achevait sur la dernière bande-annonce du film, dévoilée hier, avec sa destruction de Londres et ses drapeaux Cobra sur la Maison blanche.

Jon M. Chu, réalisateur des excellents Sexy Dance 2 et 3 (et, pour la petite histoire, du docu Never Say Never sur le concert de Justin Bieber) a tiré des leçons de l'utilisation de la 3D, notamment en filmant l'action en plans larges plutôt qu'à l'aide du duo shaky cam/jump cut. G.I. Joe 2 s'annonce comme un délire pur, comme si on avait écrit le script à partir des jeux d'enfants de huit ans avec leurs figurines ("et là, on va faire péter Londres ! Et, là, la moto se transforme en missile !"). La présence de The Rock, qui semble importer tel quel son personnage de commando tatoué charismatique de Fast & Furious 5 (le meilleur volet de la franchise pour l'instant) veut d'ailleurs éclipser celle de Bruce Willis, présent dans un rôle référentiel qui ne semble pas voler plus haut que ses derniers cachetons (Expendables, Red).

Et si, en l'absence de film signé Michael Bay cet été, on avait trouvé en G.I. Joe 2 notre blockbuster agressif et psychédélique de l'été 2012 ? G.I. Joe Conspiration a de toutes façons tout intérêt à jouer la carte du délire estival, puisque le film doit sortir le 1er août prochain, soit une semaine après The Dark Knight Rises (le 25 juillet), le troisième Batman signé Nolan qui ne risque guère, lui, d'être très cheesy.

G.I. Joe : Conspiration : "Tu veux voir les pecs de The Rock te jaillir au visage ?"

Mise à jour du 27 mars 2013 : Finalement, G.I. Joe Conspiration aura mis plus longtemps que prévu à arriver sur grand écran, la production ayant décidé de le convertir en 3D. Il arrive donc dans les salles obscures au printemps, et Première a pu le voir quelques jours avant sa sortie. Verdict ? Voici notre critique : "Une moto se transforme en missiles, un satellite tueur fait exploser Londres, une balle est coupée en deux d’un coup d’épée, des ninjas combattent à flanc de montagne lors d’une scène vertigineuse… Il y a de vrais beaux moments de cinéma dans G.I. Joe : Conspiration, dont l’imaginaire fait valser l’espace et la gravité et où l’on retrouve le sens musical de la réalisation de Jon M. Chu -son Sexy Dance 3D reste, en termes de mise en scène pure, un des meilleurs films en relief récents. Mais il manque cruellement une charpente solide à Conspiration (comme pour Sexy Dance, les scènes s’y enchaînent sans ordre ni logique), en fin de compte un grand bazar semblant avoir été écrit en s’inspirant de gamins jouant avec leurs figurines en plastique, tout comme le premier film. Doté d’une trajectoire, allégé de ses poids (le caméo poussif de Bruce Willis), G.I. Joe 2 aurait pu, aurait dû être un grand film d’action pure et totale. Il ne l’est que ponctuellement."