Nouvelle venue dans la bande des Petits mouchoirs, la comédienne brille en compagne du personnage de François Cluzet
Hier
Native d’Aix en Provence, Clémentine Baert a eu très tôt des velléités artistiques, nées de sa fréquentation, très jeune des salles de théâtre et de cinéma de la ville mais aussi des petits spectacles qu’elle commence à jouer en famille dès 7- 8 ans. « En fait, j’ai longtemps oscillé entre devenir avocate ou actrice. Deux métiers qui ont en commun la notion d’engagement. » Finalement, elle penchera pour la première option et décrochera après le Bac le concours de l’ERAC (Ecole Régionale d’Acteurs de Cannes) où elle fait deux rencontres décisives pour la suite de son parcours : « Redjep Mitrovitsa, grand acteur de Vitez et brillant pédagogue qui m’a appris le rapport avec la liberté de jeu puis le metteur en scène Pascal Rambert avec qui je vais travailler pendant 15 ans à la sortie de l’école. » En parallèle, elle écrit une lettre à Bob Wilson qui l’invite dans son Centre d’Art new- yorkais pendant deux mois puis, chaque été, pendant quatre ans. « J’ai vécu une expérience inouïe au milieu de tous ces héritiers de Warhol, de grands danseurs et d’immenses scénographes. » Des sources d’inspirations qui l’emmèneront, dès la sortie de l’école, à mettre en scène ses propres spectacles où elle joue et chante, entourée de musiciens. Et le cinéma dans tout ça ? Elle débute en 1999 dans Promène donc toi tout nu, le court métrage de fin d’études à la FEMIS d’Emmanuel Mouret qui la retrouve pour son premier long, Laissons Lucie faire. Dans la foulée, elle tient le premier rôle féminin des Jours où je n’existe pas de Jean- Charles Fitoussi. Mais, très vite, le rythme se ralentit… Une poignée de petits rôles chez Lioret (Toutes nos envies), Dahan (Les Seigneurs) ou Wenders (Submergence) mais rien de marquant. D’abord car le théâtre l’accapare mais aussi parce qu’elle échoue à de nombreuses reprises dans la toute dernière ligne droite des auditions. Et, comme souvent, c’est au moment où elle est sur le point de tirer un trait définitif sur une éventuelle carrière sur grand écran qu’elle décroche un rôle dans L’amour est une fête de Cédric Anger. De nouveau un petit rôle mais qui va tout changer.
Aujourd’hui
Car c’est grâce à cette apparition qu’elle va devenir l’un des nouveaux visages de la bande de Nous finirons ensemble : Sabine, la nouvelle compagne de Max (François Cluzet), aussi apaisée qu’il semble agité. « Tout s’est passé comme dans un rêve ! J’ai reçu un matin un coup de fil de Guillaume qui m’explique qu’il a beaucoup aimé ma scène avec Gilles (Lellouche) dans L’amour est une fête et qu’il veut me voir. » Une poignée d’heures plus tard, elle sera engagée sans passer le moindre essai. « Pour ce rôle, je ne voulais pas d’une comédienne spontanément identifiable pour renforcer le décalage avec le reste du groupe », explique Canet. « J’ai alors… tapé « actrices françaises » dans Google pour trouver celle qui allait correspondre au personnage que j’avais en tête. » Parmi ces visages : Clémentine Baert qui l’avait donc épatée chez Anger. Et sa prestation toute en puissance tranquille dans Nous finirons ensemble prouve que Canet a eu l’œil et le bon.
Demain
Sa prestation devant la caméra de Guillaume Canet devrait lui réouvrir en grand les portes du cinéma. Mais, en attendant, Clémentine Baert continue brillamment son petit bonhomme de chemin, sans ne rien demander à personne. Elle vient en effet de réaliser son premier court métrage, Je nous promets, où elle retrouve les comédiens qu’elle avait dirigés dans un spectacle éponyme joué sur la scène de l’Odéon. Et elle écrit en parallèle un autre film ainsi qu’un spectacle pour quatre actrices- performeuses sur la manière dont la crise économique impacte notre rapport au désir. Sa passion de jouer et de mettre en scène n’a rien perdu de sa force au fil des années. On envie les réalisateurs qui vont pouvoir s’en délecter.
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