Diplomatie avec André Dussollier et Niels Arestrup
Gaumont

Diplomatie sera diffusé ce soir sur Arte. A sa sortie, Première avait rencontré ses acteurs principaux : André Dussollier et Niels Arestrup.

La nuit du 24 au 25 août 1944. Le sort de Paris est entre les mains du Général Von Choltitz (Niels Arestrup), Gouverneur du Grand Paris, qui se prépare, sur ordre d'Hitler, à faire sauter la capitale. Issu d'une longue lignée de militaires prussiens, le général n'a jamais eu d'hésitation quand il fallait obéir aux ordres. C'est tout cela qui préoccupe le consul suédois Nordling (André Dussollier) lorsqu'il gravit l'escalier secret qui le conduit à la suite du Général à l'hôtel Meurice. Les ponts sur la Seine et les principaux monuments de Paris Le Louvre, Notre-Dame, la Tour Eiffel ... - sont minés et prêts à exploser. Utilisant toutes les armes de la diplomatie, le consul va essayer de convaincre le général de ne pas exécuter l'ordre de destruction.

Diplomatie, adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Cyril Gély, sera proposé à 21h sur Arte. En 2014, Première avait posé quelques questions à ses deux interprètes principaux. Flashback.

En quoi le film Diplomatie est-il différent de la pièce ?
André Dussollier : Volker Schlöndorff n’avait pas vu la pièce. Il en a tiré un vrai scénario (écrit en collaboration avec l’auteur, Cyril Gely) en ajoutant des scènes qui rendent le film cohérent. Pour nous, rien n’a changé. C’est la vérité des personnages qui nous occupe.

Diriez-vous que l’austère et intègre Von Choltitz et le caressant et débonnaire Nordling vous ressemblent ?
André Dussollier : On aurait pu inverser les rôles.
Niels Arestrup : On a évoqué cette possibilité comme une blague parce qu’on savait qu’on n’aurait pas le temps... Quand vous dites « austère » et « intègre » à mon propos, ça correspond à une image forgée par des personnages qui m’ont été proposés. J’aurais pu me rapprocher des rôles qu’André a interprétés, et inversement. On n’est jamais aussi heureux que lorsqu’on sort des cases dans lesquelles on tend à nous enfermer. « L’ailleurs », c’est l’endroit où l’on est à la limite, et c’est stimulant.
André Dussollier :  Quand Michel Serrault jouait dans un drame, c’était tout à coup surprenant et intéressant pour le spectateur.
Niels Arestrup :  En même temps, ça devrait être la norme. Le vocabulaire a changé, mais on est toujours inconsciemment dans ce système des « emplois » qui a perduré en France jusque dans les années 50.
André Dussollier :  J’ai une anecdote amusante qui vient étayer ce que dit Niels. Mon premier rôle au cinéma était celui d’un type qui avait des lunettes et des gants jaunes. Eh bien, par la suite, quand j’allais dans des bureaux de production, je vous assure que les gens s’attendaient à me voir avec ce look !Le danger, c’est d’être dans la reproduction d’une image. Regardez les grands acteurs américains de notre génération qui, d’un rôle à l’autre, se métamorphosaient. Ils sont allés loin. C’est plaisant de faire ces voyages-là.

Les avez-vous enviés ?
André Dussollier : C’est vraiment un autre monde. Le vivier est plus important, il y a plus de metteurs en scène, ils passent plus de temps sur les projets... Nous, on travaille dans des conditions moins confortables et souvent avec des budgets limités. Il faut être tout de suite performant. Niels, qu’en penses-tu, toi qui as travaillé aux États-Unis ?
Niels Arestrup :  Les différences sont en effet nombreuses, mais la principale est que sur chaque production, les studios organisent des castings avec des acteurs connus pour voir « s’il n’est pas possible que ». J’ai vu Robert De Niro faire des essais pour des tas de films qu’il n’a finalement pas tournés parce qu’il ne correspondait pas aux rôles. Ils ont cette humilité qui nous manque peut-être. J’ai beaucoup de respect pour eux.
Propos recueillis par Christophe Narbonne (@chris_narbonne)

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