Inarritu président de Cannes 2019
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Non, le réalisateur mexicain n’a toujours pas changé d’avis en ce qui concerne la futilité des films super-héroïques.

Le cinéaste oscarisé Alejandro González Iñárritu, dont le dernier film en date Bardo est disponible sur Netflix, a réaffirmé son aversion pour le genre du super-héros dans un entretien avec Variety lors du BAFTA Tea Party. Qualifiant les protagonistes de ces films de figures désolantes, Iñárritu a déclaré :
 
"Je vois des héros tous les jours. Je vois au quotidien des gens magnifiques qui traversent des situations réellement difficiles et qui font malgré tout des choses incroyables. Et c'est à ces personnes-là que je m'attache. Ces héros qui ont des super-pouvoirs, en avons-nous vraiment besoin ? Si oui, c’est qu'il nous manque quelque chose ... alors que l’on pourrait tout simplement admirer ce qui est sous nos yeux."

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En 2014, Iñárritu avait déjà exprimé son dégout des fictions de super-héros alors qu’il les qualifiait de "génocide culturel." Ce commentaire précédait la sortie de Birdman ou (La Surprenante vertu de l'ignorance), une comédie noire sur l’ancienne star d'une trilogie de super-héros qui tente de relancer sa carrière en essayant de monter une pièce de théâtre à Broadway.

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En faisant une satire de ces films qu’il déteste tant, Iñárritu a réussi à matérialiser ses propos. Propos finalement très ironiques quand on y pense, l’acteur principal de Birdman n’étant nul autre que Michael Keaton, l’un des célèbres interprètes de Batman. Mais ce concept a bel et bien porté ses fruits : l’impressionnante mise en scène en plan-séquence a permis à Birdman de remporter plusieurs Oscars en 2015.
 
Iñárritu rejoint donc l’avis de Martin Scorsese, cinéaste qui ne mâche pas non plus ses mots sur les fictions de super-héros, ayant déclaré à plusieurs reprises que les Marvel n'étaient pas du vrai cinéma.