Le choix de Première : O’Brother des frères Coen Trois prisonniers s’évadent de leur bagne du Mississippi et entament une cavale motivée par deux choses : devant eux, de grandes perspectives de richesse. Derrière eux, un shérif lancé à leurs trousses. Une course-poursuite/au trésor aux allures d’épopée, parsemée d’embûches et de drôles d’oiseaux : des criminels, des charlatans, des politiciens, un gangster sanguinaire au visage d’ange et un chanteur de blues qui a vendu son âme au Diable… les trois compères, auparavant enchaînés, à présent déchaînés, vont eux-mêmes devenir des vedettes de la chanson.Librement inspiré de l’Odyssée d’Homère (plus que quelques pennies, George « Ulysses » Clooney cherche surtout à retrouver sa « Penny » qui l’attend chez lui), ce road movie des frères Coen surprend par un humour mûr, sobre, parfois même sombre. En 2000, Première remarquait ce passage à l’âge adulte des deux enfants terribles du cinéma US :  « Les Coen eux-mêmes ont évolué. L’ironie et le sarcasme ont disparu pour laisser place à une affection plus sentie pour des personnages qui n’en sont pas moins des naïfs ou des simplets. La cruauté de la vie n’est jamais ignorée non plus, même quand elle prend la forme fantastique et hallucinante de sirènes. » Ici, le personnage d’Ulysses tient moins de l’Ulysse d’Homère que du Candide de Voltaire. Alors, quand ce playboy gominé à l’optimisme niais, qui ne se fait de cheveux que pour sa coiffure, chante « je suis l’homme au chagrin infini »  comme un vrai chanteur folk, on glousse plus qu’on a le blues.Tout comme ces trois vagabonds polymorphes, qui s’adaptent aux différentes situations en se travestissant sans arrêt, ce film à mi-chemin entre le conte picaresque, la comédie douce-amère et la comédie musicale mélange les genres tout en gardant un style bien à lui, celui des frères Coen. Une patte dont Première soulignait la singularité et l’originalité : « Les Coen ne font jamais la même chose de la même façon, mais on les reconnaît quand même. Il savent mieux que personne choisir, looker et combiner des interprètes qui se mettent mutuellement en valeur et apparaissent individuellement sous des dehors insoupçonnés. C’est valable pour les habitués (…) comme pour les nouveaux venus (Tim Blake Nelson, ou George Clooney, qui a droit à des dialogues taillés comme du diamant). » Des dialogues reluisants donc, des acteurs brillants, un humour fin comme de l’or 24 carats, ajoutez à cela un directeur de la photographie (Roger Deakins) dévoilant des trésors de technique pour brûler et désaturer l’image juste ce qu’il faut et lui donner l’aspect d’une aquarelle aux tons chauds… O’Brother est un petit bijou, une pépite qui fait bling-bling, et surtout bang bang.Ce soir sur Direct Star, on prend la tangente avec les Coen. Oh ! ces brothers là vont nous faire passer une soirée qui n’aura rien d’un bagne.O’Brother à 20h40 sur Direct StarTruman Capote de Bennett MillerMais il n’y a pas que les frères Coen qui se sentent inspirés par les prisonniers. En 1959, après son roman à succès Breakfast at Tiffany’s, c’est auprès d’un homme condamné pour le meurtre d’une famille de fermiers au Kansas que Truman Capote a trouvé l’inspiration pour son nouveau livre, De sang froid. Auparavant, intrigué à la lecture du fait-divers dans le journal, il avait convaincu The New Yorker de l’envoyer au Kansas, voyant là une bonne occasion de prouver sa théorie selon laquelle un roman peut se baser sur la réalité. Si Truman Capote a su prouver que l’on pouvait écrire un très bon livre à partir de faits réels, Bennett Miller montre quant à lui que l’on peut réaliser un superbe film à partir d’une histoire vraie. Un rôle à Oscar pour Philip Seymour Hoffman, qui ne l’a pas volé.Truman Capote à 20h40 sur Paris PremièreTop Gun de Tony ScottEt puisqu’on parle de voler, peut-être préférez-vous vous envoyer en l’air avec Tom Cruise ce soir ? On vous comprendrait : dans Top Gun, Cruise nous prouve que qui vole dans un bel avion tout neuf, chope des meufs. Il y campe le rôle de Maverick, pilote hors-pair de l'United States Navy Fighter Weapons School (l’école d’aéronavale américaine, surnommée Top Gun par les pilotes), qui s’amourache de l’un de ses professeurs (Kelly McGillis). En 1986, Top Gun avait décoiffé des millions de spectateurs avec des scènes d’aéronautique de haut vol. Aujourd’hui encore, le film de Tony Scott devenu un classique du cinéma populaire a de quoi envoyer tous les fans d’adrénaline au septième ciel.Top Gun à 20h50 sur NT1 Margot Delaunay