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Dangereusement vôtre, de John Glen (1985)Tous les jours, avant la sortie de Quantum Of Solace, Premiere.fr passe au rayon X un James Bond différent.Thème « A view to a kill » chanté et composé par Duran Duran, avec l’aide de John Barry himself. Grand fan de 007, le groupe est allé soumettre leur candidature au producteur. Un must des 80’s mais, après, ça reste du Duran Duran… James Bond contre… Max Zorin (Christopher Walken) et May Day (Grace Jones). Issu d’une expérience génétique ayant développé son QI et ses tendances psychopathes, le premier est un ancien agent du KGB qui veut provoquer une secousse sismique engloutissant la Silicone Valley, le tout dans le but d’avoir le monopole sur le marché des puces électroniques. Grande noire athlétique, la seconde est, si l’on peut dire, son homme de main.Le film Dangereusement vôtre est le dernier Bond de Roger Moore qui pensait à la retraite depuis Rien que pour vos yeux, quatre ans plus tôt. Autant dire que c’est, à certains égards, le Bond de trop et le moins aimé de son acteur (dixit son commentaire dans le DVD). On pense évidemment à Sean Connery dans Les Diamants sont éternels, lorsqu’on voit le vieux Roger séduire avec mollesse des femmes qui ont l’âge d’être sa petite fille. Dans le même registre décevant, il accomplit ses prouesses avec, désormais, un flegme de cinquantenaire plutôt que britannique. Et le fait qu’il reste fidèle à sa patte n’arrange rien (La musique des Beach Boys sur sa descente à ski… quelle horreur). Dans le même registre, les scènes d’action ont une fâcheuse tendance à ressembler à une chorégraphie du Puy du Fou. Certes, la poursuite à Paris est pleine de scènes inédites pour l’époque mais elles ont bien vieilli et semblent robotiques. Pour les séquences à San Francisco, le problème est qu’elles ne semblent pas exotiques pour un sou. Malgré la présence de la sculpturale Grace Jones, le tout a l’air petit. On rigole encore de Zorin et Scarpine (Patrick Bauchau) s’échappant de la mine sur un petit train et le pompon revient au combat final dans lequel les méchants finissent par mourir avec des penchants suicidaires (Zorin qui rigole à l’idée de tomber, bizarre…). Quand les ennemis ont à ce point l’instinct de mort, le combat n’est pas vraiment à la hauteur.Oh James ! Après un échange d’amabilité avec l’armée russe, James retrouve une sous-marinière de charme dans un mini submersible déguisé en iceberg. « C’est un long voyage jusqu’en Alaska ! » dit-il après avoir appuyé sur la manette des gaz pour la mettre dans ses bras. Le galopin. Même s’il croise bon nombre de jolie fille (dont Jeny Flex, Alyson Doody qui tiendra quelques années plus tard le premier rôle féminin dans Indiana Jones 3), il couchera ensuite avec une « femme de peu de mots », Grace Jones (Dolph Lundgren, son petit ami de l’époque est quelque part dans le film). Mais attention, il couchera avec la panthère dans le seul but de maintenir sa couverture ! Dans le fil de l’histoire, il rencontrera aussi un agent du KGB, Paola Ivanova : « Vous n’avez pas changé, James ! Vous si, vous êtes encore plus adorable. » Et hop, rebelote. Vient alors la Bond Girl principale, Tanya Roberts. Evidemment, à côté de Grace Jones, elle a l’air d’une naine. Bond la protège des méchants et n’hésite pas à donner de sa personne en lui faisant une quiche (aucun sous-texte, ce qui est navrant quand on y pense…). Il finira tout de même dans ses bras, sous la douche. Et elle de soupirer les mots légendaires : « Oh, James ! » Vraiment, quel galopin… 007ème Ciel A quatre reprises.Movie Magic Même s’il est bourré d’action entre la poursuite à Paris et la séquence équestre à Chantilly, quoi de vraiment magique dans ce Bond ? Rien. Rien n’a vraiment l’ampleur Bondienne. Gardons, à la limite, les quelques échauffourées en haut de la Tour Eiffel. Le cocktail « action et carte postale » y est.Bondologie Si c’est évidemment le départ en retraite de Roger Moore, c’est aussi celui de Lois Maxwell, alias Miss Moneypenny. L’absence des deux signe bien la fin d’une époque. C’est aussi le début d’une autre avec la venue de Michael G Wilson, gendre de Albert Brocoli. Il devient officiellement producteur de la série. Au rayon des anecdotes, Maud Adams, Bond Girl dans L’homme au pistolet d’or et Octopussy, fait une apparition non créditée en tant que figurante.La réplique bondienne Jeny Flex, assistante de Zorin, est présentée à Bond, tout en allusion. Lui : « Ma chère, j’imagine que vous passez votre temps à tenir les rênes. -J’adore les chevauchées matinales -Ça tombe bien, je suis matinal. »