DR

L’affaire Polanski n’en finit pas de susciter des réactions. Arrêté le 26 septembre à Zurich pour abus sexuels sur mineure, le réalisateur du Pianiste s’apprête à être jugé aux Etats-Unis. Entre ceux qui estiment que justice doit être rendue et les soutiens du milieu artistique à Roman Polanski (parmi lesquels Woody Allen, David Lynch, Martin Scorsese ou encore Frédéric Mitterrand), le procès, très médiatisé, divise. Mais le réalisateur français Jan Kounen (99 Francs) a clairement choisi son camp. Son dernier film, Coco Chanel et Igor Stravinsky, en compétition officielle du festival de Cannes (film de clôture), devait être présenté vendredi dans le cadre du festival de Zurich, où se rendait Polanski avant son arrestation. L’équipe du festival a fait savoir que Kounen avait demandé l’interdiction de projeter son film sur l’icône Chanel. Une manière de manifester son mécontentement et d’exprimer son soutien au cinéaste franco-polonais. Selon Nadja Schildknecht, codirectrice du festival, cette décision est dirigée non pas contre le festival mais contre la justice suisse, qui a autorisé l’extradition de Polanski vers les Etats-Unis. Dans l’absolu, on devine que l’annulation de cette projection pour ce motif – politique – a dû plomber quelque peu l’ambiance du festival, qui s’est clôturé le lendemain (samedi dernier). Une affaire dont le dénouement, quel qu’il soit, risque d’être accueilli et commenté de façon virulente.Quant au film de Jan Kounen, porté par Anna Mouglalis et Mads Mikkelsen (bientôt dans Le Choc des Titans), il sortira à la toute fin de l’année, le 30 décembre. Contrairement au film d’Anne Fontaine, Coco avant Chanel, qui relatait le destin de la couturière avant sa gloire, Kounen a choisi comme approche de son personnage sa relation passionnée avec le compositeur russe Igor Stravinsky. Bande-annonce ci-dessous :