Oxygène Alexandre Aja
Netflix

Une femme se réveille amnésique et piégée dans un caisson cryogénique. L’oxygène commence à manquer... Une haletante course contre la mort.

Exilé aux États-Unis depuis une quinzaine d’années, le Français Alexandre Aja (La Colline a des yeux, Piranha 3D, Crawl…) revient enfin sur ses terres natales avec un thriller claustrophobe, où Mélanie Laurent joue une amnésique prisonnière d’un caisson de cryogénisation. Le temps est compté : l’air se raréfie, la boîte refuse obstinément de s’ouvrir et l’intelligence artificielle embarquée (la voix de Mathieu Amalric) n’est pas très coopérative... 

Voilà pour l’essentiel. Si Oxygène est bien ponctué de quelques flash-back, le puzzle se joue en huis clos, la caméra toujours au plus près du personnage, sans échappatoire possible. L’obsession d’Aja pour la survie trouve son écrin le plus pur – il est d’ailleurs incroyable qu’il ne se soit pas attaqué avant à ce sous-genre horrifique –, avec une maîtrise assez bluffante de l’espace réduit, qui semble s’étirer ou rétrécir selon sa volonté. Mélanie Laurent tient fermement la barre, impeccable entre angoisse totale et instinct de conservation.

Oxygène d’Alexandre Aja (Netflix) : "C’est de la pure survie"

On pense évidemment à Buried, mais le réalisateur s’en échappe très vite pour se tourner vers un ride existentiel teinté de mécaniques d’escape game, où fleurissent des motifs très personnels (géniale scène de piqûre forcée qui se transforme en combat contre un cobra mortel) et des thèmes profondément « nolaniens » (le rapport au temps et à la mémoire, notamment). Dommage que le scénario à tiroirs, construit sur des twists un peu mous, oblige Aja à tout expliquer, tout rationaliser. Rien qui fasse s’effondrer le projet, mais Oxygène aurait certainement gagné à garder une part d’ombre.

Disponible sur Netflix.

Mélanie Laurent : « Oxygène m’a offert un challenge aussi angoissant qu’excitant »