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Passé entre de nombreuses mains (M. Night Shyamalan, Jean-Pierre Jeunet, Jean-Jacques Annaud), le roman de Yann Martel a sans doute trouvé le bon cinéaste en la personne d’Ang Lee pour être porté à l’écran. Les dix minutes de Life of Pi dévoilées hier au CinemaCon à Las Vegas ont enthousiasmé la presse américaine, qui crie au futur chef d’œuvre et l’imagine déjà comme un sérieux prétendant à l’Oscar du meilleur film.Le roman n’était pourtant pas une matière aisée à travailler à l’image : il suit la dérive d’un jeune Indien sur un canot de sauvetage au milieu du Pacifique après le naufrage de son bateau dont il est seul rescapé, aux côtés d’un zèbre, d’une hyène, d’un orang-outan et d’un tigre du Bengale. Très vite le tigre reste seul à bord face au jeune homme qui doit à la fois lutter contre la faim, la soif, le délire, et doit se battre pour sa survie face au plus dangereux des prédateurs – pendant 227 jours.Très tournée vers la spiritualité, l’histoire explore les religions à travers le personnage de Pi, élevé dans l’hindouisme, mais s’intéressant aussi à l’islam et au christianisme, mêle quête de sens, de Dieu, lutte pour la survie, et interroge la notion de croyance et de réalité.La dernière partie du livre invite le lecteur à croire ou non en l’histoire en en livrant deux versions possibles.Introspectif, mystique, solitaire, le roman de Yann Martel représentait un défi pour le cinéaste qui le porterait à l’écran écran. A en juger par ces toutes premières images, la presse américaine a décidé qu’Ang Lee l’avait relevé haut la main. « J’ai pleuré (…) Le grand maître à l’œuvre » a tweeté un blogueur d’AintItCool, tandis qu’une journaliste d’IndieWire a tout simplement prédis « Ce film sera sans doute un prétendant à l’Oscar ». Si cette première impression est la bonne, ça signifierait un come back intéressant pour le réalisateur de Tigre et Dragon dont l’intérêt du dernier film, Hôtel Woodstock, était assez proche de zéro.Lors de cette présentation, la Fox a comparé Life Of Pi, tourné en 3D bien sûr, à Titanic, Avatar et La Planète des Singes : les origines en termes de révolution technique. Et à Seul au monde pour l’histoire et la narration. Si ça c’est pas du teasing.