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En 1985, Roger Moore est définitivement trop vieux pour ces conneries. A 58 ans, il rend son permis de tuer et remballe son Walther PPK après Dangereusement vôtre, un film qu’il qualifie lui-même de “Bond de trop”. Les auditions se multiplient et toutes les stars de l’époque passent devant les producteurs qui cherchent un nouveau Bond, et un nouveau souffle. Pierce Brosnan est dans les starting blocks (il faudra qu'il attende une dizaine d'années encore), Mel Gibson refuse et Sam Neil est à deux doigts d’enfiler le smoking. Mais parmi les prétendants, on trouve deux superstars françaises. Christophe Lambert est le premier approché. Au milieu des années 1980, sa filmo ne ressemble pas encore à un casier judiciaire et la révélation 84 venait d'incarner Tarzan dans Greystoke, déclenchant les émeutes à Cannes et à New York. Spécialisé dans les rôles « mythiques » - Salvatore Giuliano (Le Sicilien), le père Popieluszko (Le Complot) et l'immortel guerrier écossais face à Sean Connery. Tout pouvait faire de lui un Bond crédible. Tout, sauf son accent qui le disqualifie d’office pour prononcer le fameux “My Name is Bond, James Bond”.

 

Autre concurrent tricolore, Lambert Wilson. En 1986, Wilson part à Pinewood pour un screen test devant le réalisateur John Glen. A la différence de Christophe Lambert, Wilson parle couramment anglais (on l'a vu dans Sahara et dans Cinq jours ce printemps-là de Fred Zinneman avec Sean Connery). Pour ses essais, Wilson donne la réplique à Maryam d'Abo (qui jouera Kara Milovy dans Tuer n’est pas jouer) dans la scène de rencontre entre Bond et Romanova de Bons Baisers de Russie (une scène classique des screen tests bondiens). Il doit aussi faire un test dans une scène d'action.

 

Résultat ? Si Broccoli raconte dans ses mémoires qu'il appréciait beaucoup l’acteur, Michael G Wilson, autre producteur de la série, n'était pas aussi enthousiaste. Et c’est finalement Timothy Dalton qui sera Bond... avec le résultat qu’on connaît.