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Dans Les Plus Belles Années d’une vie, Claude Lelouch orchestrait les retrouvailles entre Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée, lui ailleurs, dans son monde, elle terrienne et solaire, déterminée à lui faire recoller les fragments épars de leur mémoire commune. Martín Rosete reprend le même principe en l’inversant : Bruce Dern « s’infiltre » dans une maison de repos spécialisée où séjourne Caroline Sihol, son amour de jeunesse atteinte d’Alzheimer qu’il va tenter de ramener à la lumière. Lelouch jouait la carte du tendre et de l’émotion grâce à un habile montage d’archives et à sa caméra virevoltante. Martín Rosete ne possède hélas ni son talent de conteur ni sa virtuosité. Remember me, d’une platitude exemplaire, témoigne de la différence entre un cinéaste d’exception et un faiseur anonyme.