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Un intéressant mix de film d'art et de film militant autour du travail du photographe Edward Burtynsky, dont les clichés témoignent de l'industrialisation à grande échelle de la Chine et ses ravages sociaux et environnementaux qu'elle engendre.
Toutes les critiques de Paysages Manufacturés
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Impeccablement cadré, le gigantisme industriel se déploie ainsi dans sa vraie dimension. Face à cette inquiétante beauté, on pense à la géométrie cauchemardesque de Notre pain quotidien, autre documentaire qui, pour parler de la mécanisation du secteur agroalimentaire, pariait également sur la perfection plastique. Mais alors que le film de Nikolaus Geyrhalter était quasi muet, Paysages manufacturés se veut plus didactique. Et loin de se contenter d'illustrer le travail d'un photographe, la cinéaste creuse son propre sillon en filmant, par exemple, les gestes d'automates d'ouvriers à la chaîne. Au-delà des ravages du productivisme sur l'environnement, elle dénonce ainsi l'aliénation d'une autre nature, humaine celle-là.
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Adapté du "best seller de Gil Brewer" comme le précise l'affiche, ce nouveau film de Jean-Pierre Mocky met en présence une poignée de personnages caricaturaux (le grand bourgeois, la femme fatale, le maître chanteur, la belle-mère acariâtre), dans une intrigue qui ne l'est pas moins. Mais la manière si personnelle avec laquelle l'auteur a toujours allié le manque de moyens avec son (mauvais) goût pour l'outrance fonctionne encore. L'humour que dégage le film, ainsi que le refus farouche de s'adapter aux évolutions du monde et du cinéma dont il témoigne de la part du cinéaste, se conjuguent dans la forme d'un joyeux bras d'honneur, non dénué d'un certain charme.
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Ce qui frappe d’emblée, c’est le gigantisme, avec le travelling qui démarre le film, montrant pendant 8 minutes le même atelier d’une usine où des millions de salariés fabriquent la croissance chinoise. Une croissance qui a un prix, celui de la pollution et d’une transformation durable des paysages. La réalisatrice filme le photographe canadien Edward Burtynsky au travail en Chine. Après avoir vu un paysage minier en Pennsylvanie, il a décidé de travailler sur la nature et les mutations que provoque l’industrialisation. A ces travaux photographiques, beaux, impressionnants, effrayants, qui fixent des complexes industriels, des chantiers (dont le barrage des Trois Gorges), Shanghaï et ses démolitions, répond le film de Jennifer Baichwal et son contrepoint humain, ouvriers, habitants des vieux quartiers, nouveaux riches. Un documentaire saisissant, artistique certes, mais aussi militant.
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La manière dont il organise son image, dont il influe sur la réalité qu'il veut capter est tout à fait passionnante. Mais Jennifer Baichwal semble avoir eu du mal à se tenir derrière la caméra de son sujet. Emportée par une saine curiosité, elle se met à filmer ce que Burtinsky photographie. Et quand on arrive aux Trois Gorges qui viennent d'être si magnifiquement filmées et mises en scène par Jia Zhang-ke dans Still Life et Dong, le regard de la documentariste canadienne se fait convenu. Alors que l'on croit deviner que le travail de Burtinsky va au-delà de la simple indignation et analyse plus profondément le rapport entre l'homme, son travail et la nature, la façon dont la réalisatrice filme la destruction des villes de la région ne va pas au-delà du constat de dégâts des eaux, certes très impressionnants.