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Alors qu’Olivier Marchal continue de prendre toute la place, comment inventer un avenir au polar made in France ? Après le récent À bout portant, de Fred Cavayé, c’est au tour de Nuit blanche d’essayer de répondre à cette question, à l’aide d’un concept tuant d’efficacité (une course-poursuite « en temps réel » dans le décor labyrinthique d’une discothèque géante) et d’un paquet d’influences plus ou moins bien digérées (Michael Mann, les thrillers coréens de Na Hong-jin, la série 24 Heures chrono). Le film étant conçu comme un exercice de style ludique et survolté, difficile de lui reprocher ses outrances scénaristiques et son goût pour la fuite en avant, d’autant que Frédéric Jardin décide de rafler la mise sur le terrain de l’adrénaline et de la pure énergie. C’est fun, excessif, grisant, électrique, parfois too much, voire un peu crevant à la longue, ce qui est assez logique finalement pour une nuit de folie en boîte.
Toutes les critiques de Nuit blanche
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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"Nuit blanche" fait du bien au polar d’action français. Fidèle aux canons du genre avec son casting de gueules (JoeyStarr, Serge Riaboukine…) et ses rebondissements à double tranchant, il les revivifie par petites touches inspirées (voir l’utilisation maligne qui est faite du téléphone portable) et son rythme haletant. Une chasse à l’homme dans un lieu unique digne des meilleures séries B ricaines.
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Le tout, filmé en caméra portée dans une lumière désaturée, est plutôt efficace, mais reste handicapé par une conception stéréotypée des personnages et le surjeu permanent des acteurs. Un peu comme si l'ombre du commissaire Moulin planait toujours sur l'horizon rêvé de Brian De Palma.
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Les doigts dans la prise, Alexandre Jardin brouille les pistes et joue avec nos nerfs. L'exercice frise parfois la répétition, le hors-jeu, mais les acteurs, Tomer Sisley et Julien Boisselier en tête, se donnent à fond.
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Nuit blanche privilégie l’action nerveuse au détriment de la moindre psychologie des personnages. Mais où se trouve l’issue de secours de cette soirée laborieuse et interminable ?!
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Dans la famille Jardin (écrivains limiers et scénaristes de père en fils), le frère (Frédéric) s’essaie au polar option musclée avec Nuit blanche. Soit un film en temps réel façon 24 heures chrono où un flic un peu ripoux (Tomer Sisley) tente, après un dernier deal foireux, de sauver son fils, séquestré par un mafieux grotesque (incarné sans surprise par Serge Riaboukine). S’il voulait rivaliser avec toute une histoire du cinéma d’action hollywoodien – qui irait de l’Assaut de Carpenter à Paul Greengrass –, Nuit blanche résume à l’inverse l’ensemble des scories du bis français : une progression dramatique en vignettes hystérisées, une direction artistique horrible (l’effet Olivier Marchal), des acteurs laissés à l’abandon…