Mystery

Les premières images du film montrent une course de voitures entre gosses de riches se soldant par un accident qui coûte la vie à une jeune femme. Après cette scène choc époustouflante qui débouche sur l'ouverture d’une enquête policière, tout ce qui peut ternir l’âme viendra assombrir un peu plus les principaux personnages. Cupidité, duplicité, trahison, violence... Sous le couvert d'un polar situé à Wuhan, une mégapole battue par des pluies diluviennes, le premier film de Lou Ye tourné à domicile, après cinq ans d’interdiction imposés par la censure chinoise, dresse le portrait d’une société dont l’essor économique est proportionnel à son délabrement psychologique. Caméra à l’épaule, le réalisateur de Nuit d’ivresse printanière (2010) étudie avec une rage visible la vie de monstres ordinaires. Si la structure en flash-back alimente le suspense, les improbables hasards qui s’accumulent finissent par gâcher l’ensemble. Truffaut parlait de « grands films malades ». Celui-ci résonne d’une puissance refrénée.

Lou Ye s'est attelé à un scénario ciselé à six mains et à un montage astucieux qui donne encore plus de relief à un long-métrage étonnant. En un mot comme en cent : excellent.

Lou Ye poursuit son analyse de la pulsion sexuelle, intimement liée à la pulsion de mort, et sert ici un personnage masculin d’une rare abjection. Même si le cinéaste peine toujours à conclure, Mystery offre un drame troublant.

Brillant, complexe et noir, (...) "Mystery" est un apprentissage de l'humanité, la découverte, souvent pénible et douloureuse, que les autres existent.

Lou Ye est un cinéaste aérien, préférant au cynisme du thriller les échappées et les chemins de traverse du mélodrame.

A partir d'une intrigue policière assez bien ficelée, le réalisateur Lou Ye chronique avec force la Chine d'aujourd'hui.

Mystery est une très acerbe enquête sur la Chine contemporaine, ses mœurs bousculées et, singulièrement, sur l’émergence d’une bourgeoisie de nouveaux riches frénétiquement capitalistes qui s’enivrent de Toyota de luxe, d’iPhones dernier cri et de fringues à la mode.

Dans cette mégapole de Wuhan, chacun s’arrange avec la loi, avec les puissants et surtout avec la morale. Lou Ye filme brillamment le passage incessant d’un monde à l’autre. Un nouveau sujet sensible pour ce cinéaste qui a été empêché de tourner pendant cinq ans pour avoir osé revenir sur les événements de la place Tian’anmen !

Lou Ye retrouve la Chine le temps d'un film noir dans tous les sens du terme. L'ambiance y est viciée, chaque personnage se complaît dans ses mystères. Déroutant, baroque, mais si virtuose!

Censuré en Chine, le film est un ardent plaidoyer pour la liberté artistique et une critique acérée des nouvelles valeurs. C’est d’une rare beauté visuelle, et d’une amertume délicieuse.

Pour son nouveau film, Lou Ye, toujours interdit de cinéma par les autorités chinoises, s'essaie au film noir. Et avec une virtuosité d'exécution qui frôle l'ostentatoire mais édifie, entre un scénario aux nombreux méandres et une mise en scène sensuelle, une trame arachnéenne et pluriforme (sociétale, politique, érotique) dans lequel le spectateur consentant se laissera piéger avec plaisir.

De l’adultère, du meurtre, des vies dédoublées, du drame familial, et un soupçon de soupçon, voici donc les ingrédients de ce polar chinois, parfois un peu tiré par les cheveux, mais sans cesse haletant et de fort belle facture.

Puzzle narratif et sensitif excitant, Mystery apparaît comme une évolution intéressante et exigeante du cinéaste de Suzhou River, doublée d’une tentative subtile de contournement de la censure étatique.

Après cinq ans d’interdiction de tourner, Lou Ye revient dans son pays d’origine avec un thriller qui s’apparente davantage à une longue poésie engagée.

Mystery étonne encore par la vitalité de sa mise en scène et de son montage souvent brillant, mais surtout par la maîtrise de sa construction scénaristique qui en fait un film manipulateur des plus réjouissants. C’est d’autant plus dommage qu’il souffre de sérieuses longueurs.

Thème inépuisable que l'amour, celui qui peut tout vous donner et tout vous reprendre. Nous on finira, il est vrai par une note pas très joyeuse mais qui reflète bien la complexité des sentiments éprouvés, avec ce proverbe allemand « L'amour et la haine, sont des parents consanguins ».

Il est important de découvrir ce film étrange, vibrant d'une telle niaque qu'on se laisse emporter en oubliant les faiblesses d'un scénario tarabiscoté sur fond de mort violente et de corruption.

Finalement, toute la force de ce film mal poli (au sens propre) était déjà concentrée dans son explosive scène d’ouverture, dont le bruit et la fureur vont graduellement se distiller au cours du récit.

Situations outrées, esthétisme oppressant et parfois incongru… On ne souscrit pas forcément aux choix formels du cinéaste, entre polar et mélo. Le constat qu’il dresse n’en est pas moins terrifiant, dessinant un pays où faits divers et crainte de l’arnaque à l’accident, doubles vies et passe-droits trahissent une obsession dévorante pour l’argent.

Un portrait à charge de la Chine contemporaine, à travers un mélodrame trop compliqué pour convaincre entièrement.

"Mystery", c'est trois films pour le prix d'un. Un brouillon de thriller autour d'un accident. Une chronique sociale, plus convaincante, sur l'amoralité des nouveaux riches chinois. Et, surtout, un portrait de femmes qui renoue avec le meilleur de Lou Ye : la captation fiévreuse des relations amoureuses.

Un produit chichiteux qui n'inspire au final, qu'une vague indifférence.

De nouveau autorisé à tourner en Chine, Lou Ye continue d'observer les comportements sociaux et amoureux de ses compatriotes. Il le fait ici dans le cadre d'une histoire criminelle qu'il brouille à l'envie sans convaincre de la pertinence de ses choix.

Mêlant intrigue policière et drame conjugal, Lou Ye finit par emberlificoter son scénario au point de lasser le spectateur. Il faut dire que cette histoire d'’adultère n’'offre guère de «mystery »