The Pitt Max
Warner Bros.

Plus de 15 ans après la fermeture des urgences du Cook County, on se plonge dans celles de Pittsburgh au fil de cette nouvelle série médicale qui partage un même ADN : celui de la chronique hyperréaliste d'un métier au bord de l'implosion.

Quoi d'neuf docteur ? Après avoir échoué à relancer Urgences au sortir de la pandémie - n'ayant pas réussi à se mettre d'accord avec les ayant-droits de Michael Crichton - Noah Wyle et le producteur John Wells ont décidé d'inventer une nouvelle série médicale. Fini Chicago. C'est désormais l'hôpital de Pittsburgh qui est passé au microscope dans The Pitt, qui vient de débuter sur la plateforme Max en France. Plus spécifiquement, ce sont donc les urgences en tension de l'établissement ("the pitt", comprenez "la mine", est le surnom donné aux urgences aux Etats-Unis) qui servent d'arène électrique aux intrigues médicales.

Pendant 15 heures et 15 épisodes, on vit au rythme effréné de l'équipe du Docteur Michael « Robby » Rabinovich et de son équipe. Inspiré du concept en temps réel - rendu célèbre par la série 24 Heures chrono - chaque épisode s'attache à détailler une heure d'un shift mouvementé, où médecins, internes, externes, infirmières et patients cohabitent dans un chaos millimétré.

The Pitt Max
Max

Hyper réaliste, souvent trash, la série ne recule devant rien pour nous plonger dans l’épuisement et la tension de ces soignants en première ligne. Certaines scènes très intenses (pour ne pas dire gores) donnent parfois envie de détourner le regard, tant la douleur est palpable, tant le geste technique frise la brutalité clinique. Au-delà des images, c'est aussi le système de santé moderne qui est exposé dans ses moindres détails et dysfonctionnements : manque de ressources, pression administrative, choix éthiques impossibles… The Pitt est une déclaration brute, sans fard.

Borderline documentaire par moment, la fiction reprend heureusement le dessus grâce à une fantastique galerie de protagonistes en blouse dessinée avec une précision quasi chirurgicale. On apprend très vite à aimer l'arrogant Dr. Langdon, la brillante Dr. Mohan, l'empathique infirmière Evans, la mal à l'aise Dr. King ou la petite étudiante surdouée de 20 ans... Même s'il est vrai qu'il est difficile de ne pas guetter au détour d’un couloir l'entrée en scène d'un Dr Ross ou d'un Dr Greene, stéthoscope battant la cadence autour du cou. Mais non, ils ne viendront pas. The Pitt n'est pas Urgences.

The Pitt Max
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Même si c’est bien à Urgences que The Pitt emprunte son ADN, renouant avec une priorité perdue du genre médical télévisuel : mettre la médecine au centre du récit. Loin des excès mélodramatiques de Grey’s Anatomy et de ses clones, la série revient à l’essentiel. C'est trop, diront certains, tant les dialogues sont techniques. Difficile de ne pas se noyer dans tant de termes médicaux, de noms de médicaments et de gestes de soins. La moitié du temps, on ne comprend pas ce qu'ils décident, pourquoi les uns hochent la tête et les autres injectent tel produit. Mais c'était déjà le cas avec Urgences. Et on a tous appris sur le tas ce que signifiaient "NFS, chimie, iono", à force d'entendre le Docteur Carter l'hurler à ses internes entre deux fibrillations.

Là, Noah Wyle ne s'appelle plus Carter, mais il est toujours autant habité par le job, trimbalant son charisme dans cette arène chaotique où tout semble sur le point d'imploser à chaque instant. Il est le chef d’orchestre des vies en sursis. Les mains nonchalamment enfoncées dans les poches de son sweat à capuche, il dirige, commande, soutient, engueule, comme le boss des Urgences qu'il a toujours été pour nous. On a beau savoir que la blouse blanche ne fait pas le médecin, à ce stade, on serait prêt à le laisser nous opérer à coeur ouvert !  

The Pitt, saison 1, en 15 épisodes, à voir sur Max à partir du 10 janvier 2025.