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Road-movie désertique qui parcourt le Haut Atlas marocain, le Grand Prix de la Semaine de la critique 2016 suit un groupe d’hommes chargés de convoyer un vieux cheikh agonisant à travers les montagnes. Mettant en scène deux voyages (l’un ancestral, l’autre situé à l’époque contemporaine) qui se confondent mystérieusement, cette fable opaque souhaite de l’aveu de son réalisateur réinjecter une part de sacré dans la fiction. Elle s’appuie sur le potentiel de paysages atemporels qui évoquent les déambulations mystiques de Tarkovski ou de Herzog, mais sans en approcher la puissance empathique ni l’audace narrative. Pourtant ambitieux, Mimosas échoue ainsi à créer son propre mythe.
Damien Leblanc -
Road-movie désertique qui parcourt le Haut Atlas marocain, le Grand Prix de la Semaine de la critique 2016 suit un groupe d’hommes chargés de convoyer un vieux cheikh agonisant à travers les montagnes. Mettant en scène deux voyages (l’un ancestral, l’autre situé à l’époque contemporaine) qui se confondent mystérieusement, cette fable opaque souhaite de l’aveu de son réalisateur réinjecter une part de sacré dans la fiction. Elle s’appuie sur le potentiel de paysages atemporels qui évoquent les déambulations mystiques de Tarkovski ou de Herzog, mais sans en approcher la puissance empathique ni l’audace narrative. Pourtant ambitieux, Mimosas échoue ainsi à créer son propre mythe.
Damien Leblanc
Toutes les critiques de Mimosas, la voie de l'Atlas
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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C’est tout l’extraordinaire deMimosas, de s’entêter dans un exercice de plus en plus périlleux, de plus en plus épuré, avec le même stoïcisme qu’adoptent ses personnages face à l’adversité, et dont on ne croit plus guère qu’une aide divine va venir à leur rescousse.
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Bien qu’un peu forcée parfois dans son ampleur, l’itinérance étrange de cette caravane de fortune guidée par un superbe personnage de sage un peu fou, ou de fou très sage, propose une relecture mystique saisissante d’un monde qui pourrait bien être le nôtre.
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Aussi beau que déroutant.
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A-t-on déjà vu les montagnes de l'Atlas marocain ainsi filmées ? Sentiers escarpés, gorges, torrents, névés, déserts ou oasis de haute altitude : c'est d'abord la nature, belle mais inhospitalière, qui frappe et donne le frisson dans cette sorte de western, original à bien des égards. Une caravane d'hommes et de mules conduit un cheikh en fin de vie, accompagné de quelques proches, vers un village éloigné où il souhaite être enterré. Mais il meurt en route. Tandis qu'une partie du convoi rebrousse chemin, deux des guides décident d'acheminer la dépouille à destination.
De ces acolytes secrets, on ne sait pas grand-chose, sinon qu'ils n'ont pas l'air si sûrs d'eux et de ce qu'ils cherchent. Ils ont chacun une gueule fascinante — l'un, plus noir de peau, turban arabe, est chaleureux dans sa voix ; l'autre, barbe et cheveux hirsutes, est taciturne. Espèrent-ils profiter de la situation ou bien se racheter ? L'arrivée d'un troisième larron change la donne. C'est un émissaire bizarre, botté et moustachu à la Don Quichotte, qui tient à la fois de l'idiot, du bonimenteur et du prophète.
Ce personnage oriente le récit vers la fable initiatique, avec ses préceptes issus de la foi musulmane, mais exprimés dans une forme mystico-poétique, loin de tout prosélytisme solennel. Dans son cheminement tortueux, semé d'embûches, Mimosas se répète parfois, s'embrouille à d'autres moments. Mais on aime sa manière singulière de conjuguer action et contemplation. Pas si fréquent de voir un film d'aventures en même temps patient et violent, rude et spirituel. — Jacques Morice
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Bien qu’un peu forcée parfois dans son ampleur, l’itinérance étrange de cette caravane de fortune guidée par un superbe personnage de sage un peu fou, ou de fou très sage, propose une relecture mystique saisissante d’un monde qui pourrait bien être le nôtre.