Toutes les critiques de Mademoiselle Paradis

Les critiques de Première

  1. Première
    par Damien Leblanc

    Située en 1777 dans la haute société viennoise, cette chronique du destin de Maria Theresia Paradis, jeune pianiste-compositrice aveugle à qui un médecin sulfureux tente de redonner la vue, n’est pas sans rappeler par sa reconstitution rococo le génial Amadeus de Milos Forman. À la différence que l’étouffement des salons aristocratiques, qui fait de l’héroïne un fragile instrument au service de sa famille et des cercles scientifiques, donne ici naissance à une potentielle mais éprouvante émancipation féminine. Derrière la réussite esthétique de ce biopic historique, la réalisatrice pose surtout avec vigueur cette étonnante question : renoncer à la cécité et voir le monde tel qu’il est ne limite-t-il pas l’expérience de la liberté et n’empêche-t-il pas de percevoir l’existence avec intensité ?