Première
Le Vrai du faux est-il une supercherie bêta ou un grand documentaire barré ? On penche (timidement d’abord, puis tête baissée) pour la seconde option. L’homme derrière la caméra s’appelle Armel (Hostiou). Un jour, il découvre qu’une personne a usurpé son identité et créé un faux profil Facebook à son nom, avec vrais clichés et amies établies à Kinshasa (« Kin » pour les intimes). Il embarque pour la RDC, mène l’enquête, rencontre une artiste qui assemble des pieds de chaise cassés, caresse des chiens nommés Macron et Trump, flirte avec un « Picasso » du net, soupçonne un homme qui porte un débardeur « Fries before guys » et un sourire en coin. Bref, c’est surréaliste, artisanal, absurde, très drôle. Sans prétention. Méta aussi : « Il ne faut pas séparer le vrai du faux… Le faux est en toi. Il existe… Cherche-le… Deviens le faux… » Quelque part entre David Lynch et Édouard Baer donc.
Estelle Aubin