Titre original El botón de nácar
Date de sortie 28 octobre 2015
Durée 82 mn
Réalisé par Patricio Guzmán
Avec Martín Calderón , Ema Malig , Gabriela Paterito
Scénariste(s) Patricio Guzmán
Distributeur PYRAMIDE DISTRIBUTION
Année de production 2015
Pays de production Espagne, Suisse
Genre Film documentaire
Couleur Couleur

Synopsis

LE BOUTON DE NACRE est une histoire sur l’eau, le Cosmos et nous. Elle part de deux mystérieux boutons découverts au fond de l’Océan Pacifique, près des côtes chiliennes aux paysages surnaturels de volcans, de montagnes et de glaciers. A travers leur histoire, nous entendons la parole des indigènes de Patagonie, celle des premiers navigateurs anglais et celle des prisonniers politiques. Certains disent que l’eau a une mémoire. Ce film montre qu’elle a aussi une voix.

Toutes les séances de Le bouton de nacre

Critiques de Le bouton de nacre

  1. Première
    par Gaël Golhen

    Au début de "Contact", de Robert Zemeckis, la scientifique pure et dure incarnée par Jodie Foster regarde le cosmos et, subjuguée, dit à son collègue : "Ils auraient dû envoyer un poète !" C’est fait. Le résultat s’intitule "Le Bouton de nacre". Pendant vingt ans, Patricio Guzmán a dressé un réquisitoire cinématographique contre le coup d’État et la dictature de Pinochet, à travers des enquêtes implacables. Et puis brutalement, changement de registre. En 2010, le réalisateur revient à Cannes avec "Nostalgie de la lumière", rêverie métaphysicopoético-politique, cosmogonie mélancolique hantée par un endroit magique, le désert d’Atacama. Les étendues arides et le ciel étoilé devenaient les prétextes d’une quête mémorielle. Avec "Le Bouton de nacre", il reprend ce principe, mais change de matière. Ce n’est plus le sable, la poussière, mais l’eau qui conduit ses divagations : on passe des peuples des côtes massacrés par les colons espagnols aux victimes de Pinochet jetées dans l’océan. La voix de Guzmán, ses images sensualistes et les interviews passionnantes forment le fil conducteur de ce collage fascinant qui rappelle la filmographie de Terrence Malick par son esthétique cristalline et par sa volonté de caresser la matière. On pense aussi aux écrits du philosophe Gaston Bachelard, notamment à L’Intuition de l’instant et à L’Eau et les Rêves. Mais la puissance du documentaire réside surtout dans la façon dont Guzmán mélange les différentes strates : son obsessionnel travail sur la mémoire et ses dérives imagées entrent en résonance et confèrent au plaidoyer sa force poétique. L’émotion conceptuelle est forte mais, comme dans "Nostalgie de la lumière", l’émotion visuelle l’est plus encore. Les reflets floutés sur une rivière qui se transforment en voûte céleste ; un bouton corrodé par le sel et la mer ; les gros plans surréalistes d’un bloc de quartz... Guzmán réussit à mettre en équation la place de l’homme dans l’Univers, sa place dans l’histoire de l’humanité, et à lui rappeler son nécessaire devoir de mémoire.

  2. Première
    par Gael Golhen

    Au début de Contact, de Robert Zemeckis, la scientifique pure et dure incarnée par Jodie Foster regarde le cosmos et, subjuguée, dit à son collègue : "Ils auraient dû envoyer un poète !" C’est fait. Le résultat s’intitule Le Bouton de nacre. Pendant vingt ans, Patricio Guzmán a dressé un réquisitoire cinématographique contre le coup d’État et la dictature de Pinochet, à travers des enquêtes implacables. Et puis brutalement, changement de registre. En 2010, le réalisateur revient à Cannes avec Nostalgie de la lumière, rêverie métaphysicopoético-politique, cosmogonie mélancolique hantée par un endroit magique, le désert d’Atacama. Les étendues arides et le ciel étoilé devenaient les prétextes d’une quête mémorielle. Avec Le Bouton de nacre, il reprend ce principe, mais change de matière. Ce n’est plus le sable, la poussière, mais l’eau qui conduit ses divagations : on passe des peuples des côtes massacrés par les colons espagnols aux victimes de Pinochet jetées dans l’océan. La voix de Guzmán, ses images sensualistes et les interviews passionnantes forment le fil conducteur de ce collage fascinant qui rappelle la filmographie de Terrence Malick par son esthétique cristalline et par sa volonté de caresser la matière. On pense aussi aux écrits du philosophe Gaston Bachelard, notamment à L’Intuition de l’instant et à L’Eau et les Rêves. Mais la puissance du documentaire réside surtout dans la façon dont Guzmán mélange les différentes strates : son obsessionnel travail sur la mémoire et ses dérives imagées entrent en résonance et confèrent au plaidoyer sa force poétique. L’émotion conceptuelle est forte mais, comme dans Nostalgie de la lumière, l’émotion visuelle l’est plus encore. Les reflets floutés sur une rivière qui se transforment en voûte céleste ; un bouton corrodé par le sel et la mer ; les gros plans surréalistes d’un bloc de quartz... Guzmán réussit à mettre en équation la place de l’homme dans l’Univers, sa place dans l’histoire de l’humanité, et à lui rappeler son nécessaire devoir de mémoire.