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L’assaut de la grotte d’Ouvéa, épilogue sanglant de plusieurs années de contestation violente en Nouvelle-Calédonie, figure parmi les heures sombres de l’histoire de la Ve République. Commandant du GIGN à cette époque, Philippe Legorjus a consigné les faits dans un livre édifiant dont s’est inspiré Mathieu Kassovitz, qui interprète lui-même le supergendarme. Notre polémiste préféré y a vu, à juste titre, un moyen de dénoncer les manœuvres politiciennes dans ce qu’elles ont de plus immoral. Tous ceux qui aiment « Kasso » seront contents de voir qu’il a toujours la niaque et un talent de metteur en scène resté intact. (...) Précisons que Kasso a dû composer avec des moyens très limités, l’absence générale de profondeur de champ prouvant qu’il n’avait pas de quoi « habiller » l’image. La puissance d’évocation de son cinéma en fait oublier certaines faiblesses (interprétation inégale, raccourcis historiques), mais l’essentiel demeure : Kassovitz revient aux affaires, et c’est une bonne nouvelle pour le cinéma français.
Toutes les critiques de L'ordre et la morale
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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L’interprétation très digne et l’intrigue, bien documentée, saisissent le spectateur comme les meilleurs thrillers politico-militaires anglo-saxons. Une réussite.
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Avec cette reconstitution de la "Grotte d'Ouvéa", Mathieu Kassovitz fait son grand retour devant et derrière la caméra. Il signe un film engagé et captivant basé sur le témoignage de Legorjus, ici son consultant.
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Si de Mathieu Kassovitz on ne savait plus quoi attendre après de longues années d'égarement, L'Ordre et la morale est un cap qui pourrait changer les choses. L'ex-wonderboy n'a rien perdu de son esprit provocateur et partisan parfois un peu gauche, mais il sait enfin le diriger avec force dans un film politique ambitieux et bien tenu.
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De Mathieu Kassovitz, on préfère l’acteur au réalisateur, même si La Haine mais aussi Assassin(s) ont su faire parler d’eux à l’époque. Il faut dire qu’après Gothika et Babylon A.D., l’entertainment à la française en prenait un coup (heureusement Alexandre Aja est venu relever le niveau). Alors, on ne peut que se réjouir de voir Kassovitz revenir à un cinéma plus engagé qui, indéniablement, lui sied davantage (y compris dans les rôles qu’il a pu jouer). Surtout, il multiplie ici les casquettes (acteur principal, producteur, scénariste, monteur et réalisateur) pour nous offrir un spectacle qu’il a pu maîtriser de A à Z. (...) La mise en scène, bien qu’appliquée, demeure toujours au service du scénario. Au final, L’Ordre et la Morale atteint son but : il ouvre de nombreuses pistes de réflexion (le titre que l’on peut interpréter de diverses façons) et parvient à nous révolter.
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L'attention portée aux détails est l'un des atouts de ce film spectaculaire et instructif.
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L'Ordre Et La Morale est à la fois un pamphlet politique et un film de guerre. (...). Quinze ans après ses débuts de cinéaste, « Kasso » le rebelle engagé reste un donneur de leçons. Mais il s'agit cette fois d'une leçon de mise en scène. Retour gagnant, assurément.
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En collant au point de vue du capitaine du GIGN Philippe Legorjus, qu’il interprète, Kassovitz nous plonge au cœur des opérations, des conflits d’intérêt, des tractations politiques et du dilemme qui en découle pour son personnage contraint d’agir contre ses convictions par un gouvernement pris dans les mailles du duel Mitterrand-Chirac, entre les deux tours de la présidentielle. Le film associe à un traitement frontal bienvenu le didactisme maladroit de dialogues parfois trop démonstratifs et l’interprétation inégale d’une distribution mêlant acteurs, vrais militaires et kanaks.
Il est pourtant d’une force indéniable, porté par son envie débordante d’en découdre avec l’Histoire, ses velléités réconciliatrices et la puissante fluidité de sa mise en scène, source de quelques superbes moments de cinéma.
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Hélas, ces velléités lyriques se heurtent au manichéisme, au bavardage simpliste et à la caractérisation immobile d'un film dossier.
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A son crédit, le projet même, complexe, son ambition menée à bien, son refus de la caricature - hormis pour les militaires - et quelques morceaux de bravoure lors des scènes d'action. On regrettera une voix off envahissante et des références appuyées à Appocalypse Now. Reste que le film permet de redécouvrir une page d'histoire méconnue et, finalement déjà oubliée.
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Sans doute inquiet de rebuter son public, Kassovitz tente de faire pencher la balance du côté de l'action, du suspense. Celui-ci existe de toute façon, par le jeu des ultimatums et des rebondissements (...), mais les paroxysmes sont exacerbés par la musique, les effets spéciaux.