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Pendant un an, Kaveh Bakhtiari a partagé le quotidien de quelques Iraniens qui, cachés dans un petit appartement athénien, attendaient un hypothétique départ pour l’Europe du Nord et leurs faux papiers. Cruel suspense. Malgré la rudesse de leur condition, la peur de devenir fous ou d’être arrêtés, ces migrants en transit tentent tant bien que mal de garder espoir. De cette édifiante immersion dans la clandestinité émerge une touchante galerie de portraits d’hommes dépossédés de tout, sauf de leur dignité.
Toutes les critiques de L'Escale
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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En prenant le parti d’immerger le spectateur dans le quotidien d’immigrés clandestins, Kaveh Bakhtiari signe un documentaire exemplaire et bouleversant sur un problème trop souvent caricaturé ou réduit à des données chiffrées.
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On rit, on s’inquiète, on a peur et on s’émeut face à ces hommes, Rassoul, Kamran, Farshad, Mohsen et le jeune Jehan de 16 ans, qui ne comprend pas «quel est son crime».
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En Grèce, Kaveh Bakhtiari filme le quotidien de sept immigrés clandestins, entassés dans un petit appartement, attendant de pouvoir passer la frontière dans l’espoir d’une vie meilleure. Un film sans complaisance, poignant et remarquable d’intelligence.
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Un documentaire aussi passionnant que poignant.
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Un film sans complaisance, poignant et remarquable d'intelligence.
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Le réalisateur décline l'invitation et s'installe avec son cousin et d'autres clandestins dans la « pension » : une vieille buanderie transformée en appartement refuge dans la banlieue d'Anthènes. Il y restera près d'un an. (...) L'Escale rend palpable l'intensité extraordinaire des liens qui s'y nouent. Dans la salle de la Quinzaine, après le passage de ce film clandestin, on sentait comme une féroce envie de faire tomber les frontières.
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Une leçon d'humanité, de dignité et de courage.
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Loin de n’être qu’un reportage politiquement bienvenu, L’Escale est un beau film dont la poignante construction abrite sa part de suspense, d’émotion et de tragédie.
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Ce témoignage saisissant combine avec brio l’intime et le collectif, sans exclure l’humour, et force le respect par sa véracité entre urgence et exaspération.
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Ceux qui, à la recherche d’une vie un peu meilleure, vivent aujourd’hui dans l’attente et la peur, et dont les espoirs et les doutes sont montrés ici avec émotion et humanité.
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Entre Kaveh Bakhtiari qui vit en Suisse depuis des années et ces hommes déracinés, peu de points communs. Pourtant, le réalisateur fait partager leur destin avec une empathie remarquable. Sa présence reste discrète (il filme souvent en caméra cachée) pour rendre compte d’une misère incommensurable, mais aussi d’instants joyeux.
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La dimension documentaire est d’autant plus prégnante que rien n’était ni ne pouvait être anticipé, au vu de la situation précaire et périlleuse, dépendante du hasard. Le cinéaste le dit, l’instinct et les réflexes lui ont dicté sa manière de procéder. Et pourtant, par certains aspects, on se croirait dans une fiction. Pas seulement parce que de vrais personnages émergent et que leur histoire présente une certaine conclusion (certains parviennent à franchir la frontière en se métamorphosant physiquement, un autre, usé par les années d’attente, renonce et retourne en Iran où il ne lui reste plus rien, un autre obtient le papier nécessaire suite à une grève de la faim). Pas seulement parce que les tonalités varient en fonction des moments, passant de l’humour au drame, des tensions à une bienveillance qui tente d’apaiser. Mais peut-être aussi parce que l’on ne regarde jamais les personnages depuis l’autre côté mais que nous sommes avec eux, sans cesse, dans cette immersion qui en fiction est illusion, mais qui est ici réalité.
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L’Escale porte bien son titre. C’est un film d’attente, tendu, aux aguets, plombé par la menace sourde de l’arrestation que la moindre démarche un peu trop hâtive, le moindre regard un peu inquiet peut déclencher dans les rues d’Athènes. Cette attente peut durer des mois, des années, avant que, poussé par un irrépressible élan, épaulé ou non par un nouveau réseau de passeurs, les malheureux ne tentent une nouvelle fois leur chance.
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Après s'être immergé pendant un an dans une pension athénienne par laquelle transitent chaque année des dizaines d'Iraniens en quête de papiers d'identité, le cinéaste suisse d'origine iranienne a réalisé un beau documentaire qui flirte avec le film d'aventure. Filmant ses personnages de migrants au plus près, il rend compte de la vie qui déborde de partout, même lorsqu'elle est traquée, créant une proximité rare entre eux et le spectateur.
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Le réalisateur filme leur quotidien, toujours à la merci d’une descente de police, et nous fait partager leurs peurs, leurs désillusions et leurs sursauts de courage. Vraie leçon d’humanité, son documentaire est passionnant de bout en bout.
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En chroniquant la vie de « la pension », ce havre à la fois chaleureux et mortifère susceptible d'être évacué d'un jour à l'autre, L'Escale rend palpables les liens intenses qui s'y nouent.
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En ne comptant plus son temps, le cinéaste emmagasine la riche matière d’un compagnonnage de galère où les épisodes amusants côtoient la tragédie pure.
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L'émotion recherchée ne viendra ainsi jamais, empêchant le film de toucher comme il le devrait. Pourtant avec L'Escale, Aveh Bakhtiari démontre une véritable énergie et surtout une indéniable sensibilité de cinéaste qui devrait éclater sur son prochain film. Un réalisateur à suivre assurément !