L'Autre Vie de Richard Kemp

Un flic est transporté vingt ans en arrière pour traquer un tueur en série. Jean-Hugues redouble, et on comprend pourquoi : côté scénario et dialogues, c’est zéro pointé.

A la fois polar métaphysique et fantastique, l'autre vie de Richard Kemp distille son étrangeté à chaque plan et parvient à créer l'émotion au détour de scènes surréalistes.

Même s’il est toujours délicat pour un film français de flirter avec le fantastique tout en restant crédible, celui-ci s’en sort bien grâce aux talents de Jean-Hugues Anglade et de Mélanie Thierry, et invite à un voyage temporel qu’on suit avec une certaine délectation.

[Jean-Hugues Anglade et Mélanie Thierry] ]forment un très beau couple de cinéma dans un polar qui renoue avec l'esprit du parfait divertissement grand public du samedi soir. A bon entendeur !

Le suspense est savamment mené par un joli couple de cinéma convaincant. On frissonne tout en restant happé par une intrigue bien ficelée.

Alors oui, le film aura mérité une mise en scène parfois plus légère, à trop vouloir tout montrer parfois. Mon on sort de ce thriller avec le sentiment d'avoir découvert un cinéaste.

Le polar à la française : un genre mille fois revisité avec cette ombre qui plane, celle de Melville qui règne en maître depuis des années. Beaucoup s'y sont frottés avec plus ou moins de succès. Le dernier en date étant Olivier Marchal qui laisse place à un polar popu qui joue à fond la carte de la nostalgie. Ici, les codes sont réinventés, la frontière est opaque entre la science-fiction et le réel. Et pourtant, pas à pas, on avance avec ce Richard Kemp, un policier ombrageux et solitaire qui fait un brusque saut dans le passé [...] Les variations sont subtiles, parfois maladroites, souvent trop appuyées. Peu importe, Germinal Alvarez impose sa marque de fabrique, compose ingénieusement ses plans, joue de la lumière pour nous laisser croire l'impensable. Et si c'était à refaire ? Et si la vie nous offrait une seconde chance ? Loin d'être du Marc Levy de bas étage, ce long-métrage interroge simplement nos consciences et notre logique pour nous balader au grès d'un scénario qui aurait pu valser dans le grotesque. Au lieu de cela, le spectateur se laisse emporter par le jeu intense de Jean-Hugues Anglade et la toujours très juste Mélanie Thierry, qui fait office de guide bienveillante dans ce long-métrage honnête et haletant. Et loin d'être honteux.

Le voyage dans le temps est un grand classique du cinéma. Pour son premier film, Germinal Alvarez s’en tire plutôt bien en respectant les lois du genre, entre thriller et fantastique.

Depuis la série Braquo, Jean-Hugues Anglade excelle en flic. Encore faut-il lui offrir un scénario qui tienne la route. Plutôt intrigant de prime abord, ce polar fantastique ne tient, hélas, pas ses promesses. Dommage.

Ce premier film de Germinal Alvarez commence comme un policier classique puis bascule dans le jeu complexe des paradoxes temporels. Comme les personnages, le spectateur peut avoir un sentiment de déjà-vu.

Germinal Alvarez ne s’encombre pas des interrogations temporelles qui surgissent du rapport entre passé et présent, il prend simplement pour acquis que tout est redéfini par la quête très individualiste de Richard Kemp, au risque de nous faire passer le personnage pour un monstre d’égoïsme pas franchement sympathique. Tous les enjeux dramatiques sont convertis à sa seule cause, ramenant le scénario à cette traque qui ne passionne pas un seul instant, et asservissant les personnages secondaires à cette mécanique trop médiocre.

C’est d’autant plus dommage que tous ne méritaient pas un tel sort : en tête, celui de la jeune psychologue incarnée par la talentueuse Mélanie Thierry, une nouvelle fois mal et sous-employée par l’industrie du septième art [...] Quelques bonnes idées en germe (notamment le dédoublement du personnage principal qui finit par s’espionner lui-même) ne permettent néanmoins pas au projet de s’affranchir de cette pesanteur trop parfaitement incarnée par Jean-Hugues Anglade. Si l’acteur a pu se distinguer chez certains réalisateurs, force est de reconnaître que sa batterie d’expressions faciales est souvent bien trop limitée à son absence de profondeur de jeu [...] C’est dire s’il ne mérite jamais sa partenaire de jeu.

Le début de l’histoire tien en haleine (...) La suite ne malheureusement pas la promesse de ce début d'intrigue à la Philip K. Dick. Trop compliqué, et finalement assez vain. Dommage...

Un film maladroit (...) Et pourtant, fort de son histoire d’amour joliment romanesque et d’une Mélanie Thierry encore une fois étonnante, ce thriller à deux doigts du navet finit par exhaler un parfum d’honnête petite série B.

Le gros problème de "L'autre vie de Richard Kemp", c'est que tout sonne faux. Des dialogues impossibles aux ficelles invraisemblables du script (le climax!) (...) Dommage pour la composition modeste et touchante de Mélanie Thierry qui parvient à animer un personnage compassé. Mais c'est raté. Trois fois hélas.