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Pour sa première fiction après Elle s’appelle Sabine (2008), touchant documentaire sur sa soeur atteinte d’autisme, Sandrine Bonnaire ne choisit pas la facilité. Son scénario,
écrit avec Jérôme Tonnerre, est traversé par la mort, hanté par le deuil impossible. Alors que Jacques revient en France pour les funérailles de son père et la vente de la maison familiale, c’est son passé qui refuse d’être enterré, à savoir l’enfant qu’il a eu jadis avec Mado, décédé dans un accident. Interprété par un William Hurt fragile et chancelant, cet homme rompu erre comme un fantôme, un vampire au teint pâle qui se repaît de l’odeur d’un petit garçon bien vivant (Jalil Mehenni, épatant). D’ailleurs, Jacques se choisit un « tombeau » : la cave de l’immeuble, où Paul, qui partage son secret, lui rend visite. Si la deuxième partie, plus répétitive, se heurte aux limites du huis clos, ce regard porté sur le chagrin et ce que l’on en fait reste de bout en bout sensible et juste.
Toutes les critiques de J'enrage de son absence
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Un film bouleversant, troublant et sensible sur le chagrin et l'impossibilité de faire son deuil. Jamais la réalisatrice ne bascule dans le mélo. Outre cette maîtrise, Sandrine Bonnaire se révèle une formidable directrice d'acteurs avec un duo remarquable : William Hurt, au sommet de son art, et Alexandra Lamy, une nouvelle fois parfaite dans un drame.
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par Arno Gaillard
Sandrine Bonnaire a réalisé un autre dernier métro, dans lequel un homme et ses fantômes se cachent. Son film peut se voir aussi comme un hommage au magnifique acteur William Hurt, admirable dans ce rôle d’homme blessé à jamais. « La mort saisit le vif » explique un notaire à Jacques, « J’enrage de son absence » saisit nos coeurs.
Bonnaire cinéaste est ainsi : plus elle cherche le retrait et plus elle invente sa propre présence. Son film est à l’image de cette imposante douceur.
Après le documentaire sur sa soeur autiste, Sandrine Bonnaire réussit, avec ce drame sensible, son passage à la fiction.
Sandrine Bonnaire signe un drame troublant.
"J'enrage de son absence" filme délicatement des sentiments impossibles : le lien qui se tisse entre un homme et un petit garçon, l'amour irréductible d'un couple séparé par la mort d'un fils, le bonheur difficile d'une famille normale.
Après son documentaire Elle s’appelle Sabine, le premier film de fiction de Sandrine Bonnaire. Avec William Hurt et Alexandra Lamy dans un drame fort, traité avec pudeur et réserve.
Le film est un cadeau que deux artistes se font l'un à l'autre.
C’est l’histoire d’un chagrin inconsolable que nous conte Sandrine Bonnaire avec la complicité d’interprètes hors pair : William Hurt (son ex-compagnon), remarquable, et Alexandra Lamy, d’une infinie justesse. Et pas une once de sentimentalisme n’altère ce beau premier film, à la fois âpre et bouleversant.
Beau film à la mise en scène dépouillée portée par la nécessité d’aller à l’essentiel, « J’enrage de son absence » s’enroule autour de silences, de contrastes (ombre et lumière), de non-dits. Le scénario, extrêmement pensé – Jacques construit pour le gamin la maquette de la maison de ses rêves pendant qu’il déconstruit son existence –, refuse la facilité de la psychologie et brûle d’une idée forte (la retraite monastique du personnage au sous-sol). Les acteurs, au premier rang desquels William Hurt, jeu minimaliste et père d’une des filles de Sandrine Bonnaire, sont tous exemplaires.
Un deuil impossible et une hypothétique reconstruction, le lien défait d’un couple et un passé qui ne passe pas : sur un sujet propice aux dérives larmoyantes, Sandrine Bonnaire signe un long-métrage où la sobriété et la pudeur sont la règle. Malgré une utilisation maladroite de la musique et quelques scènes bancales, « J’enrage de son absence », remarquablement interprété par ses deux acteurs principaux (Alexandra Lamy, quelques mois après « Possessions », confirme ses prédispositions pour le drame), impose sa singularité et son exigence dans le cinéma français. Un premier essai plus que prometteur.
Sandrine Bonnaire fait partie de ces cinéastes délicats, dans l'émotion, dans le drame. De délicatesse, elle avait déjà fait preuve dans le documentaire qu'elle avait réalisé sur sa sœur, intitulé Elle s'appelle Sabine, atteinte d'une forme d'autisme, que les séjours en hôpital psychiatrique ont détruits petit à petit. Quatre ans après elle met en scène un autre drame, une autre perte, la plus insoutenable qui soit, celle d'un enfant.
Un ton, un climat : en dépit de quelques lourdeurs, la première fiction de Sandrine Bonnaire est une réussite. Etonnant duo Hurt-Lamy...
Après le documentaire sur sa sœur, l’actrice confirme ses talents de réalisatrice dans « J’enrage de son absence », une fiction au casting épatant.
Après le documentaire sur sa sœur, l’actrice confirme ses talents de réalisatrice dans « J’enrage de son absence », une fiction au casting épatant.
Si l'on ajoute à la tristesse du propos le côté glauque de ce père brisé qui finit par se cacher dans la cave de son ex, et une vraisemblance plus que discutable, ce premier film laisse plutôt perplexe.
Une sort de "Liaisons Fatales" à la sauce "auteur" respectable mais laborieuse (...)
Deux comédiens magnifiques, une mise en scène au cordeau de Sandrine Bonnaire, mais un film plombé par une scénario linéaire, prévisible et lourdement symbolique.
C'est un drame pesant, encore alourdi par une musique solennelle, tourné dans les tons gris- bleu.
Alexandra Lamy et William Hurt, excellents dans cette comédie dramatique tout en délicatesse.
Avec ses images de cave, de jeux secrets, de rêves et de souvenirs on n'est pas loin, parfois, des archétypes des contes. Ce n'est pas un film parfait, c'est mieux : un film que personne d'autre ne pourrait faire et qui parle à tous.
L’actrice-réalisatrice rate ses premiers pas dans la fiction.
Un écrin plutôt agréable pour une histoire familiale tragico-psychologique qui ne montre qu’un fou lambda dont on ne parvient même pas à avoir pitié…