- Première
Cecilia (Sydney Sweeney), une jeune religieuse américaine, est recueillie par un couvent au fin fond de l’Italie. À mesure qu’elle s’intègre au groupe et s’occupe des sœurs mourantes, elle observe une atmosphère étrange, qui atteint son paroxysme lorsqu’un miracle survient : bien que vierge, elle serait tombée enceinte. Concis et efficace, ce long-métrage étonne de prime abord par son scénario. Alors qu’on pouvait s’attendre à ce que l’horreur trouve son origine dans la spiritualité, et le film n’être qu’une énième variation du film de possession, Immaculée dévie de ce programme tout tracé et remet plutôt en question les structures patriarcales et d’enfermement des femmes, ici symbolisées par ce couvent dirigé par un homme (Álvaro Morte, le profesor de La Casa de Papel).
Par ce retour aux fondamentaux qui firent le succès de la nunsploitation dans les années 1970, outre quelques screamers dispensables, le film se révèle être une véritable surprise lorsqu’il apparaît clairement que la grossesse sera son enjeu décisif. En transposant plutôt bien les codes du genre horrifique à une oppression systématique de Cecilia, corps comme psyché, le film surprend à poser des questions tout à fait contemporaines comme le sort d’une grossesse non-désirée. Et impressionne par la solution qu’il apporte (que l’on aurait cru inimaginable dans le cinéma américain), dans une séquence finale sidérante, où la violence n’a d’égal que le talent d’interprétation de Sydney Sweeney.
Nicolas Moreno