En 2011, en s’immolant par le feu à 26 ans, le tunisien Mohamed Bouazizi, vendeur ambulant poussé à bout après la n-ième confiscation de son outil de travail allait déclencher un mouvement de révolte, à l’origine du Printemps Arabe. Onze ans après, ce premier long de fiction de Lofty Nathan dresse un triste constat : rien n’a changé pour la jeunesse de ce pays. A l’image de son héros, vivant de la contrebande d’essence, rêvant de fuir vers l’Europe mais rattrapé par la réalité : ses deux sœurs menacées après la mort de son père. Harka raconte l’histoire d’un jeune homme paisible que la succession d’humiliations et de frustrations pousse vers la violence, dans un geste de cinéma limpide que le choix du 35 mm et une mise en scène inventive éloignent du simple film à sujet. Et ce d’autant plus qu’il est porté par un immense acteur : Adam Bessa, primé à Un Certain Regard à Cannes