Toutes les critiques de Halloween Ends

Les critiques de Première

  1. Première
    par François Léger

    Mais qu’est-il arrivé à David Gordon Green ? En 2018, le réalisateur relançait avec beaucoup de style et de sincérité la franchise Halloween en se plaçant dans la continuité directe de l’original, effaçant d’un coup d’un seul tous les autres films. Un retour aux sources brutal et sanglant, qui laissait envisager une trilogie définitive pour Michael Myers et Laurie Stode. Patatras : la gueule de bois Halloween Kills - film de transition sans queue ni tête - l’année dernière avait commencé à doucher nos espoirs, qu’Halloween Ends se fait aujourd’hui un plaisir d’achever. Et avec pas mal de cruauté. 

    Nous sommes quatre ans après les événements de Kills et Laurie a décidé de ne plus vivre dans la peur de Michael Myers, toujours porté disparu. Elle écrit ses mémoires et vit tranquillement avec sa petite-fille Allyson (elle lui fait même des tartes à la citrouille, sacrée mamie), qu’elle élève seule après la mort de sa mère. Mais alors qu’un jeune homme accusé d’avoir tué un enfant prend de plus en plus de place dans leurs vies, Laurie sent que l’horreur se rapproche encore une fois… 

    Halloween Ends suit la piste déjà largement explorée par Halloween Kills, à savoir que le Mal se transmet comme un virus et que nous créons nous-mêmes nos croque-mitaines. Une idée pas si farfelue qui permet à David Gordon Green de démonter une bonne partie des codes du slasher (le quota de meurtres est réduit à peau de chagrin) mais qui relève ici de l’impasse : le film n’atteint jamais la portée symbolique qu’il semble viser, la faute revenant à la fois à Green (en service minimum dans la mise en scène) et à un traitement presque grotesque du sujet, enchaînement de raccourcis scénaristiques et de nouveaux personnages désincarnés. Ends prend par ailleurs un malin plaisir à écarter Michael Myers pendant un long moment pour en faire un second couteau - sans mauvais jeu de mots -, nous assurant même que « The Shape » pourrait être n’importe qui, et pourquoi pas un pékin lambda d’Haddonfield. Le crime de lèse-majesté digéré, on compte les minutes avant l’affrontement final entre le bogeyman et la final girl, à moitié satisfaisant. « Halloween Ends » ? À ce stade, tant mieux.