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Marie, une jeune Allemande au passé trouble, débarque au Japon, à Fukushima, pour redonner un sens à leur vie à des populations sinistrées par le fameux accident nucléaire. Sur place, elle rencontre Satomi, une vieille geisha hantée par des fantômes, auprès de qui elle choisit de vivre, dans une vieille bicoque abandonnée. Filmé dans un impeccable noir et blanc, Fukushima mon amour (la référence au classique d’Alain Resnais n’est évidemment pas fortuit) raconte l’improbable amitié entre deux femmes que tout sépare, la langue, l’âge, les manières, les croyances, la culpabilité. Ce double portrait, tantôt cocasse, tantôt dramatique, fonctionne plutôt bien (malgré des incursions de fantastique maladroites) jusqu’à ce qu’on en sache plus sur Marie dont le passé finit par remonter à la surface. L’explication de son mal-être est tellement banale (comparée à la détresse existentielle et matérielle de Satomi) qu’elle relativise brutalement ce qu’on vient de voir.