Première
par Sylvestre Picard
Une bande d’aventuriers lutte contre le complot d’une bande de mages maléfiques... Adapter Donjons & Dragons presque sérieusement, au premier degré, pourquoi pas ? Mais pourquoi, en fait ? Le film se situe dans les Royaumes oubliés, son univers le moins palpitant, le plus « vanillla », diraient les anglo-saxons : un univers de fantasy conçu d’abord pour y jouer, et qui à l’écran paraît terriblement fade, sans personnalité aucune, surtout face au Westeros de Game of Thrones et House of the Dragons, à la Terre du Milieu, ou au monde de The Witcher… Le public de 2023 est-il considéré comme les cols blancs du marketing incapables de digérer autre chose que du Marvel au cinéma ? Car si L’Honneur des voleurs ressemble à quelque chose, c’est bien à un blockbuster conçu par un comité de production cherchant à imiter du mieux possible les trucs et astuces des derniers opus du MCU. Bon, ça ne fera de mal à personne, mais ce n’est pas un horizon de cinéma si excitant que cela, surtout que c’est quand même longuet. Il y a bien une scène de course-poursuite en plan-séquence assez amusante qui ravira les fans du Roi Arthur de Guy Ritchie (vous pouvez nous écrire à la rédac, vous n’êtes pas seul.es !), mais en fin de compte, on reste pour le casting : un bon point (d’expérience) pour Justice Smith (rattrapez vite Pokémon : Détective Pikachu si ce n’est pas déjà fait), excellent en jeune mage maladroit. Le casting qui sauve tout ? Comme chez Marvel, tiens donc.