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Plongé dans un climat nocturne, le duo semble y avoir perdu son chemin tant il marche à tâtons, entre tartine psychologisante et solides rations d'hémoglobine. Sans compter que la structure en flash back transpire le raccommodage d'un scénario inabouti au montage, histoire de lui donner du rythme et de la complexité. Le tout s'achève au petit matin dans les lueurs intéressantes d'une tentative de poésie morbide.
Toutes les critiques de Dans Ton Sommeil
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(..) Dans ton sommeil alterne le bon et le moins bon, comme en témoigne une séquence précise. La description du quotidien d'une famille ordinaire achoppe sur un ton incroyablement faux, tandis qu'en parallèle, des plans sur le tueur qui les épie dressent un portrait touchant de celui-ci (...) Voilà qui montre que les Du Potet manifestent, au moins dans le détail, une inspiration réelle. On reparlera sans doute d'eux.
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Sombre, sombre comme une interminable nuit d'horreur que le pâle soleil de l'aube ne reviendrait jamais réchauffer... La silhouette fragile d'Anne Parillaud traverse ce thriller tel un fantôme.
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(...) comme souvent dans les bons films de genre, ce n’est pas dans l’originalité qu’on trouvera son compte, mais plutôt dans l’imparable ambiance de nuit et d’inquiétude, ici rendue palpable par l’état dépressif de l’héroïne, qui, sous somnifère, vit logiquement éveillée ses cauchemars de famille détruite. Avec une volonté de filmer beau et carré, les deux cinéastes optent pour de jolis plans latéraux, scannant la forêt et les intérieurs pavillonnaires avec la même langueur que certains Italiens à la grande époque du giallo.
Installant une confusion sexuelle permanente entre leurs deux personnages, les cinéastes jouent avec leurs corps, beaux et abîmés, et finissent leur démonstration de torture à la Funny Games par une conclusion sombre, à la poésie froide comme la mort, qui enterre définitivement le récent Sommeil blanc. Ce dernier, sur un sujet quasi identique, développait pour le coup exactement ce que beaucoup reprochent à Dans ton sommeil, à savoir des ambitions psychologiques écrasantes, au détriment du spectateur. Des cinéastes à suivre, très certainement. -
Un tueur qui s’attaque en pleine nuit aux habitants d’une maison située en rase campagne: l’idée n’est pas originale, mais son traitement radical mérite qu’on s’attarde sur ce premier film d’horreur français. Maladroit dans sa narration (fausses pistes, changement de point de vue, flash-back et fin alternative), le récit reflète l’enthousiasme des réalisateurs, qui n’ont pas froid aux yeux. On est glacé par la performance du prometteur Arthur Dupont, aperçu dans Bus Palladium.
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On note une fulgurance poétique à la fin du film. Il manque donc un zeste de rythme de bonnes pincées d'envolées brutales dans cette course du lièvre à travers champs. On n'aura donc pas besoin du marchand de sable pour s'endormir sereinement.
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Cauchemar éveillé ? Cauchemar tout court ? Eric et Caroline du Potet laissent la porte ouverte, laissant filer leur film vers le fantastique et une petite musique morbide. C’est efficace et bien joué. Les réalisateurs remplissent leur contrat.
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Hélas, cette bonne intention se double d'une approche "auteur français" qui annihile l'efficacité narrative de l'intrigue. La "psychologisation" poussive des personnages englue le récit et le refus du rythme n'aide pas à relancer la machine.
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L'ambiance pesante, les scènes violentes : on est dans l'épouvante pure et dure. Alors, dès le début, on se tient prêt à tressauter d'effroi. En vain. Tranquillement, paisiblement, on contemple de très beaux travelling où les flaques de sang ressemblent à de la confiture à la fraise trop cuite. Heureusement qu'Arthur Dupont (vu dans Bus Palladium, la semaine dernière) est convaincant dans un rôle à l'ambiguïté forcée. Mais le film manque de l'ingrédient numéro un du bon film d'horreur : la peur.
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On s’ennuie ferme à la vision de ce thriller esthétisant dont le fil rouge (sanguinolent) est l’utilisation du cutter comme arme de destruction massive.
Seuls vrais moments de frisson : Anne Parillaud quand elle plante des salades au jardin et les grimaces de Thierry Frémont quand la moutarde lui monte au nez. -
Usant d'effets que l'on croyait abandonnés depuis longtemps au cimetière des films de genre d'antan, la mise en scène aligne cliché sur cliché, entrecoupés par des dialogues du genre "Au fait, je m'appelle Sarah !" et des pointes de son stridentes.
Les flashs back explicatifs, le jeu hystérique demandé à Thierry Frémont, les mines d'une Anne Parillaud qui a l'air de débuter dans un film alimentaire, tout cela semble se liguer pour assommer le spectateur et décrypter le vrai sens du titre. La seule originalité du film est dans le couple réalisateur, frère et sœur.