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La réalisatrice du Satin rouge raconte l’histoire d’une jeune Tunisienne qui a fui clandestinement son pays pour la France avec une épée de Damoclès sur sa tête : la possible vengeance de son frère islamiste qui s'est retrouvé en prison après qu'elle l'a dénoncé. A Paris, elle trouve refuge chez une connaissance de son village, installé dans la capitale où il travaille comme serveur puis chez une veuve qui va l'engager pour mettre de l'ordre dans les affaires de son mari défunt. Co-écrit par Jacques Fieschi (Nelly et Mr Arnaud), Corps étranger est un pur film d'atmosphère qui transcende la simple analyse sociétale. Le tout porté par un trio de personnages aux liens aussi troubles que troublants qu’une scène de danse sensuelle à trois suffit à résumer. Entre désir et peur de briser des interdits, les lèvres et les corps s'approchent, jouent avec le feu sans jamais totalement se brûler. Pour incarner ces personnages bouillonnants de l'intérieur, il fallait un trio aussi à l'aise dans la douceur que la douleur, la sensualité que la dureté. Hiam Abbass, Salim Kechiouche et Sarra Hanachi répondent brillamment à ces critères. Mais ils ne font qu’insuffisamment oublier les quelques coups de mou du récit, conséquence inévitable de cette volonté de suggérer et de vagabonder plutôt que de clamer et dénoncer.