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Ces Amours-là est une fresque, quarante ans d’histoires qui croisent l’Histoire. Pour son quarante-troisième film, Lelouch brasse ses thèmes favoris comme dans Les Uns et les Autres ou Partir revenir. C’est un fourre-tout où les filles sont comme les mères, et réciproquement, parsemé d’autocitations peu modestes. C’est aussi un florilège émaillé de moments de grâce : un nazi jouant La Marseillaise à l’ocarina, un avocat entonnant du Brassens dans les couloirs d’un tribunal. De ce grand maelström, on sort moitié agacés, moitié conquis. Le plaisir de ce grand gosse amoureux du cinéma reste visible, et sa passion pour les acteurs (Audrey Dana et Laurent Couson, musicien et par ailleurs excellent comédien) tout à fait palpable.
Toutes les critiques de Ces amours-là
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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(...) ces défauts de fabrication n'éteignent jamais le souffle romanesque qui traverse son récit. Celui qui témoigne de sa passion charnelle pour le 7e art, dans son acception la plus romantique, ludique, voire kitsch. Comme en témoignent les images finales de Ces amours-là, hommage aux visages des comédiens qui ont habité son cinéma depuis cinquante ans. 100 % Lelouch, jusqu'au bout !
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On dégustera, telle une sucrerie, cette autocélébration en forme de romance amoureuse sur fond de tragédie du XXe siècle, même si certaines de ses chansonnettes finissent par nous taper sur le système. Heureusement, une Audrey Dana en grande forme sauve le film en l'imprégnant d'une gravité teintée d'humour. Le grand talent de Lelouch, c'est de savoir bien s'entourer.
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(...) "L'homme à la caméra" tire sa force de ce méli-mélo, où les acteurs crèvent la toile. Et signe une ode à la vie, aux acteurs et au cinéma, à voir avec délectation.
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Des flash-back, des personnages qui se croisent, se quittent, se retrouvent, au gré des petits jeux du hasard et des coïncidences. Des scénarios qui laissent beaucoup de place à la chance la marotte du réalisateur qui accole le chiffre 13 à tous les noms des ses sociétés.
Une musique omniprésente enfin, qui a souvent valeur de personnage à part entière de ses films. Ceux qui apprécient cette griffe Lelouch vont adorer « Ces amours-là », fresque romanesque et musicale qui épouse, à coups de flash-back, l’itinéraire d’une femme amoureuse dans le tourbillon du XXe siècle. Le film repose sur l’interprétation fiévreuse d’Audrey Dana, son actrice fétiche depuis « Roman de gare », offre au chanteur Raphaël son premier rôle au cinéma et inclut des séquences inédites des précédents films du réalisateur. -
Dans Ces amours-là, le cinéaste inclut des extraits de films de l'époque, Remorques, avec Gabin et Morgan, Hôtel du Nord, avec Arletty : profonde « atmosphère » de nostalgie. Revenu à la source, il n'a même plus besoin d'effets de manches. Sa mise en scène se dépouille : flash-back sans chichis et sans répliques trop lelouchisantes dans la bouche d'Audrey Dana, qui, de toute façon, parle si bien avec les yeux. La seule fois où Lelouch fait tourbillonner la caméra ? Dans une scène clin d'oeil où son fils incarne un fiévreux cinéaste débutant... La boucle est bouclée. Lelouch est descendu de son manège. Apaisé. Il a tout dit de la vie, de l'amour, de la mort. Et ça nous émeut.
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Brave fille, Ilva n'est portée que par l'amour, et finalement, c'est tout ce qui compte nous dit Lelouch. Nazis, résistants, collabos, tout cela ne pèse pas grand-chose comparé à la joie d'aimer. L'amour lelouchien n'a pas de loi, pas de frontière, au point que dans un train en partance pour Auschwitz, deux jeunes gens peuvent tomber raides d'amour l'un pour l'autre, oubliant tout ce qui les entoure avant d'être séparés, à l'entrée du camp, au son d'une musique symphonique pompier en diable. Au point qu'à la veille de la libération du camp, ce qui vient à l'esprit d'un des prisonniers du camp sont les paroles de Que reste-t-il de nos amours ?, qu'il chante à plein poumon à ses camarades survivants.
On aura aussi eu droit à un ersatz de Piaf interprété par Liane Foly, braillant ses chansons avec un insupportable accent titi parisien. Et à l'histoire d'un petit garçon juif qui passa la guerre planqué par la brave Ilva dans l'antre du cinéma de son père, et devint cinéaste plus tard, habité par l'idée que le personnage principal du film était la caméra.
Toute ressemblance avec des personnages ayant réellement existé, est-il précisé au début du film, est non fortuite. Impossible de prendre ce film au sérieux tant il dépasse l'entendement. Mieux vaut en rire, même si l'ennui et le mal de tête qu'il provoque sont féroces.