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Au programme, le cocktail attendu de sexe, drogues et rock’n’roll, servi avec une générosité et un manque d’inhibition bienvenus. Le film ne risque pas de gagner le Prix de l’Éducation nationale, mais on n’est pas là pour ça : Russell Brand fait un numéro de génie qui n’a rien à envier à celui de Sacha Baron Cohen dans Borat. Et, comme dans les véritables réussites du genre, il y a assez de répliques, de situations, de gags et de caméos pour donner envie de revoir le film plusieurs fois. Il y en aura toujours à qui American Trip ne plaira pas. À une époque, on leur disait : « Si vous trouvez la musique trop forte, c’est que vous êtes trop vieux. » Aujourd’hui, on les reconnaît : ils ne sont pas forcément vieux mais mettent des boules Quiès pendant les concerts.
Toutes les critiques de American Trip
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le trip vire en "trip" sex & drugs & rock'n'roll. Irrévérencieux, culte, hilarant et grave en même temps.
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A l’ivresse des premières bobines succède le hangover d’une seconde partie dont la férocité contre le couple et le spectacle – les deux mamelles d’Apatow, à la fois sources de fascination et de rancœur – rappelle les plus troubles instants de Funny People.
Et ce n’est pas un hasard si, après Londres et New York (sex, drugs & rock’n’roll), c’est à Las Vegas (ville du spectacle et du vice) et Los Angeles (le foyer et son lot de déceptions) que se situe le nœud gordien, la boule de haine à expulser.
Que cette expulsion se fasse dans un happy end forcé, semblant laver à la Javel ce que le film a patiemment bâti, n’y change rien : American Trip est un film jouissif, une arme de guerre comique contre l’hypocrisie du show-business et les illusions sentimentales. -
Comme Seth Rogen dans la comédie sur le stand-up de Judd Apatow, Jonah Hill excelle dans le rôle du nerd balloté dans ce bocal psychédélique, partagé entre sa fascination pour la débauche des artistes et la nostalgie de sa vie de couple ordinaire (scènes conjugales très réussies avec l'actrice de Mad Men Elizabeth Moss). Il vole presque la vedette à Russell Brand, qui joue quant à lui la même partition que dans Sans Sarah, rien ne va : glam et élastique, à l'image de sa langue baladeuse, l'acteur britannique incarne le junkie haut en couleur et scandaleux qu'il a réellement été par le passé.
Inégal, trop long, parfois poussif dans l'humour analo-centré (godemiché, héroïne camouflée : Hill en prend littéralement plein le c**) ou dans le pathos (le final empreint d'une gravité à la limite du sirupeux), American Trip séduit étrangement par son trop-plein. Boulimique d'images - séquences de soirées en montage accéléré façon stoner-movie - et de musique - BO tonitruante mêlant Sex Pistols et R'n'B salace -, le film abuse également des blagues graveleuses, des caméos (Pharrell, Lars Ulrich, Christina Aguilera) et des bons sentiments. Si bien que sa générosité pas toujours bien dosée finit, comme celles de ses héros immatures, et de la plupart des Apatow movies, par le rendre plus émouvant et complexe qu'il n'en avait l'air. -
Le caractère déstructuré de l'ensemble prend alors, peut-être, tout son sens. Les enfants d'Apatow en sont à un point où ils ne cherchent plus de solutions, ni même à aller un peu mieux. On avait dit ça de Funny people (dont celui-ci pourrait être le petit frère insolent) : George Simmons n'y apprenait strictement rien de sa maladie. Ici le scénario ménage encore de petits progrès : le rocker apprendra à passer outre les exigences de l'industrie, l'agent à fonder une vie familiale un peu équilibrée. Mais le film évolue cette fois dans une relative indifférence vis-à-vis de ces « leçons » qui apparaissent, du coup, assez artificielles. Aldous et Aaron font-ils le trajet du libertinage à la stabilité ou l'inverse, difficile à dire. Il n'est plus vraiment question de passer d'un point à un autre : plutôt de se mouvoir dans un no man's land dont toutes les solutions ont déjà été explorées. Alors il n'y a plus qu'à réessayer, encore et encore : au risque du sur-place, le cinéma d'Apatow se caractérise aujourd'hui par une incertitude croissante qui n'admet plus que les tâtonnements.
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(...) Car il ne faut pas voiler plus longtemps la vérité : comédie transgressive qui se moque sans vergogne de la bienséance, American Trip est aussi un produit de la maison Apatow. C'est-à-dire que le dernier segment du film sera consacré à une remise en ordre sentimentale et matrimoniale satisfaisant aux critères moraux du producteur et auteur de 40 ans toujours puceau ou En cloque, mode d'emploi.
Cette pénitence finale vaut d'être subie pour les moments d'incrédulité hilare qui l'auront précédée. -
On connaît la chanson, certes, mais quand elle est racontée avec autant de méchanceté (pour le music bizness) et ce mélange de tact et de grossièreté (VO obligatoire) qui caractérise les productions du « king of comedy » Judd Apatow, on jubile. Côté BO, c'est encore un sans-faute, avec des chansons originales composées par Carl Barât (ex-Libertines) et Jarvis Cocker (ex-Pulp). Et pour une fois, Apatow a fait couper la demi-heure de gras qui ralentit, généralement, le tempo de ses films...
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Il existe une seule bonne raison d'aller voir cette comédie totalement régressive dont vous sortirez en rasant les murs. Elle tient en un prénom, Russell, et en un nom, Brand. Car cet olibrius charismatique y est présent dans chaque plan et, devant tant de sexytude déjantée, on reste scotchée à son fauteuil.
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Le pitch : has-been depuis le four de son album dédié aux enfants d’Afrique, Snow se voit adjoindre un jeune employé de sa maison de disques (le rondouillard Jonah Hill), chargé de l’escorter de Londres à Los Angeles où il doit faire son come-back sur scène. Riche en alcools, drogues, fans nymphomanes et caméos bien sentis (Puff Daddy, Pharrell Williams, Lars Ulrich de Metallica…), la satire du show-bizz est énorme et à peine exagérée. Les répliques au ras du slip et l’humour à fleur de peau sont fidèles à la tradition Apatow (ici simple producteur). Le film, en revanche, est trop inégal dans son écriture comme dans ses improvisations pour convaincre.